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ALLOCUTION DE M. FRANÇOIS TAVENAS, RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ LAVAL ET PRÉSIDENT DU COMITÉ QUÉBEC CAPITALE À LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU COMITÉ VIGILANCE DESJARDINS LÉVIS, le 11 janvier 2000

 

Madame la ministre de la Justice et ministre responsable de la région Chaudière-Appalaches,
Monsieur les Maires de Québec et de Lévis,
Monsieur le Président du Comité Vigilance Desjardins - Lévis et préfet de la MRC de Desjardins,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce de la Rive-Sud,
Chers collègues du Comité Québec Capitale,
Mesdames et Messieurs des médias,

Permettez-moi tout d'abord de remercier le Comité Vigilance Desjardins-Lévis de son invitation à être présent ce matin à cette conférence de presse et à y prendre la parole dans mon rôle de président du Comité Québec Capitale. C'est un véritable cri d'alarme que le Comité Vigilance Desjardins - Lévis lance ce matin devant l'imminence des changements déjà intervenus et de changements à venir dans les structures et le fonctionnement du Mouvement Desjardins.

Ce cri d'alarme ne concerne pas seulement la Rive-Sud de Québec : il doit préoccuper au plus haut point l'ensemble de la population de la grande région de la capitale du Québec, de Portneuf à Montmagny, de Lotbinière à la Côte de Beaupré.

Il y a cent ans, Alphonse Desjardins établissait ici, à Lévis, les fondations de ce qui allait devenir la plus importante institution financière du Québec, un modèle à peu près unique dans le monde de succès coopératif. À l'orée du deuxième siècle d'existence du Mouvement des Caisses populaires Desjardins, qu'apprend-on ce matin ? Que 65 % des cadres de Desjardins sont maintenant en poste à Montréal; que 85% des fonctions dites " stratégiques " du Mouvement s'exercent depuis Montréal, alors que le siège social est toujours officiellement à Lévis. Pire encore, l'étude démontre que les fonctions les plus génératrices d'emploi sont aussi maintenant surtout concentrées dans la métropole.

Au cours des 10 ou 15 dernières années, la région de Québec Chaudière Appalaches a subi de plein fouet la cure d'amaigrissement du Gouvernement du Québec.

Voilà que nous découvrons aujourd'hui l'ampleur de ce qu'il faut bien appeler la dérive de la direction du Mouvement Desjardins vers la métropole. Cette dérive est inexplicable, et elle est inacceptable.

Elle est inexplicable, parce que le Mouvement Desjardins n'est pas une banque; il est unique, et même si de formidables intérêts financiers sont en jeu, rien n'explique qu'il faille concentrer à Montréal la majorité de sa direction stratégique. Cette dérive est inexcusable, parce que ce type d'entreprise de service qu'est le Mouvement Desjardins a, comme premier besoin stratégique, la matière grise bien formée. La région de Québec, à cet égard, n'a rien à envier à la région de Montréal quant à la capacité de son infrastructure en éducation à tous les niveaux, notamment au niveau des collèges et universités . Elle peut fournir toute la main-d'oeuvre qualifiée et les ressources spécialisées dont le Mouvement Desjardins a besoin pour assurer son progrès au service de ses sociétaires et de la société québécoise.

Pour le Comité Québec Capitale, le dossier du siège social du Mouvement des Caisses populaires Desjardins est un dossier majeur. La raison est toute simple : le Mouvement a toujours été un acteur majeur et important de la région toute entière. Sans la direction stratégique et le maintien du siège social de Desjardins ici, la région de Québec Chaudière Appalaches n'est plus la même.

L'appauvrissement qui résulterait d'un éventuel déplacement plus complet de Desjardins à l'extérieur de la région est plus que financier, et signifie davantage que des postes de haut niveau perdus pour la région. Cet appauvrissement constituerait également un reniement symbolique des régions du Québec par une des institutions les plus profondément et authentiquement québécoises. Il constituerait enfin un formidable échec dans nos efforts de développement de la région de la Capitale québécoise. Bref, il faut stopper l'hémorragie, et convaincre Desjardins de réparer autant que faire se peut ce qui a été toléré jusqu'à maintenant.

Si on veut réussir cette action, il faut que la région toute entière s'unisse. J'ai déjà assuré les responsables du Comité Vigilance - Lévis de l'appui du Comité Québec Capitale dans ce dossier, et je réitère publiquement cet appui ce matin. D'aucuns prendront malin plaisir à décrier le Mouvement Desjardins face aux données que nous découvrons ce matin. Je ne crois pas que ce soit une stratégie fructueuse. Je crois plutôt que le rapport qui nous est dévoilé aujourd'hui constitue une opportunité dont nous devrons tous nous montrer dignes, une opportunité qui appelle à notre solidarité régionale.

Depuis bientôt deux ans, le Comité Québec Capitale travaille discrètement, mais j'aime croire efficacement, au développement de cette solidarité régionale dans les dossiers qui sont portés à son attention. Je suis heureux, Monsieur le président, de vous réitérer ce matin l'appui unanime du Comité, et son engagement à agir là où vous souhaiterez qu'il se manifeste pour assurer le maintien et le développement du siège social de Desjardins ici, à Lévis, pour au moins un autre siècle.

Je vous remercie.

 
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