entete Université Laval

DISCOURS DE LA RENTRÉE PRONONCÉ PAR M. FRANÇOIS TAVENAS, RECTEUR, DEVANT LES MEMBRES DU CONSEIL UNIVERSITAIRE, LE 8 SEPTEMBRE 1998, À LA SALLE DU CONSEIL, PAVILLON LOUIS-JACQUES-CASAULT

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil universitaire,

Le discours de la rentrée fait partie des traditions bien établies de l'Université Laval. Je suis heureux de respecter cette tradition tout en contribuant à son évolution. En effet, j'ai décidé de suivre l'une des suggestions formulées lors du Sommet universitaire lavallois en mars et de m'adresser à toute la communauté universitaire le 2 septembre dernier, dans le cadre d'une véritable fête de la rentrée universitaire. Cette fête, à laquelle j'ai été heureux de voir les membres de la communauté universitaire participer en si grand nombre, est l'un des multiples moyens par lesquels nous donnerons suite aux recommandations de la Commission d'orientation en ce qui touche la vie universitaire et l'affirmation du sentiment d'appartenance essentiel au développement d'une grande institution comme l'Université Laval.

Je dépose aujourd'hui au Conseil universitaire le texte intégral du discours de la rentrée dans lequel je présente un bilan de l'année écoulée et les priorités d'action pour l'année qui vient.

Dès mon entrée en fonction au printemps de 1997, j'ai constitué une commission chargée de définir la mission et les orientations de notre université pour les prochaines années. Composée d'une quinzaine de personnes représentant divers domaines d'intérêt tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Université, la Commission a élaboré un rapport préliminaire qui a été soumis à une consultation d'une ampleur jamais vue auparavant. Tous les membres de la communauté universitaire étaient invités à commenter le document, et ils ont été nombreux à l'enrichir par leurs commentaires et critiques. Dans le cadre de cette consultation, le recteur, la vice-rectrice, les vice-recteurs et le secrétaire général ont effectué une tournée des unités afin de recueillir le plus d'information possible. L'ensemble de cette réflexion a conduit à un rapport final qui a été adopté par le Conseil universitaire et le Conseil d'administration au printemps de 1998.

Il nous appartient désormais de mettre en œuvre les recommandations de la Commission et de modeler toute la vie universitaire selon les orientations que nous nous sommes données.

Il m'est évidemment impossible, en si peu d'espace, d'énumérer toutes les activités et les événements qui se sont déroulés au cours des derniers mois. J'évoquerai plutôt quelques faits saillants qui ont eu des répercussions sur le fonctionnement global de l'Université et qui, je l'espère, feront de l'année 1997-1998 une année marquante dans les annales de l'Université.

I. BILAN DE L'ANNÉE 1997-1998

1. Inscriptions

À l'automne de 1997, l'Université a connu une hausse des effectifs étudiants de plus de 4 % par rapport à l'automne de 1996. La population étudiante totale se chiffrait à 22 400 étudiants à temps plein et 11 300 étudiants à temps partiel, soit un total de près de 34 000. Les étudiants canadiens non québécois représentaient 3,7 % de la population totale et les étudiants étrangers, 5 %. Avec une hausse de près de 5 %, la population féminine constituait environ 60 % des effectifs étudiants. Le nombre d'étudiants de premier cycle a augmenté de près de 6 %. Le deuxième cycle a toutefois fléchi de 2,5 %, tandis que le troisième cycle affichait une légère hausse de 1 %.

Le secteur de la formation continue prend toujours de l'ampleur. À l'automne de 1997, on constatait une hausse de 20 % des inscriptions, ce qui portait le nombre total d'inscriptions à plus de 40 000. C'est le certificat en planification financière personnelle qui continue d'attirer la clientèle la plus nombreuse: plus de 2000 personnes y étaient inscrites l'automne dernier.

2. Diplomation

Au chapitre de la diplomation, l'Université se range toujours parmi les grandes universités canadiennes. Au printemps de 1998, elle a décerné près de 5500 grades, sans compter les diplômes et les certificats. Plus précisément, 4079 étudiants ont reçu un baccalauréat, 1132 une maîtrise et 224 un doctorat.

3. Qualité de la formation

La qualité de la formation est restée au cœur de nos préoccupations l'an dernier. D'abord, nous avons poursuivi l'évaluation des programmes. Une vingtaine d'entre eux ont été évalués, notamment les programmes en histoire, sciences géomatiques, sciences des religions, biologie végétale, sols, sociologie et sciences de la Terre.

De plus, au cours de l'année, l'École des arts visuels, le Département d'informatique et le Département des sciences comptables ont été évalués. Les recommandations, importantes dans les trois cas, sont en cours de réalisation.

Toujours au chapitre de l'évaluation, un comité a été formé pour assurer le suivi de l'implantation de la Politique d'évaluation des activités d'enseigne-ment. Il faut en effet nous assurer que les unités s'approprient la politique; le rapport du comité propose les mesures à prendre à cette fin.

Restons dans le domaine de la pédagogie. Le Réseau de valorisation de l'enseignement a lancé plusieurs activités pour créer des liens entre les enseignants, entre autres un bulletin électronique hebdomadaire, Le Réseau vous parle, et une tribune d'échanges pour les passionnés d'enseignement. Il a mis sur pied un service d'autoscopie et a collaboré à la réalisation de Rond-Point, répertoire des sites de cours universitaires francophones dans l'Internet. Il a aussi participé au Forum technologique AUPELF-UREF tenu à Beyrouth en avril pour présenter, dans une démarche de commercialisation, quelques produits technologiques pédagogiques conçus par nos professeurs. Enfin, le Colloque annuel des technologies de l'information pour l'apprentissage (CATIA), organisé par le Réseau également en avril dernier, a connu un franc succès. Toutes ces réalisations vont dans le sens de l'amélioration de l'enseignement et de l'utilisation croissante des technologies de l'information en pédagogie. Notre Université est donc en bonne position en cette matière.

Nos efforts pour assurer un enseignement de qualité ont d'ailleurs été publiquement reconnus. En mai dernier, des professeurs de l'Université Laval ont remporté sept des huits prix et mentions décernés par la ministre de l'Éducation pour l'excellence universitaire. Les professeurs honorés (Clément Beaucage, Yv Bonnier-Viger, Colette Gendron, Micheline Carrier, Josée Bastien, Claude Cossette, Francis Masse et Victor Thibaudeau) sont les auteurs d'ouvrages didactiques de haut calibre qui font rayonner notre manière de faire et notre compétence en éducation.

L'Université a décerné son premier prix d'excellence en enseignement à André Ségal, médiéviste et pédagogue qui a insufflé à des générations d'étudiants la passion de l'histoire.

On fait souvent reproche aux universités que leurs programmes sont trop spécialisés, que les diplômés sont compétents dans leur discipline, mais qu'ils manquent de certaines aptitudes, comme la capacité d'analyse et de synthèse, l'habileté à communiquer, l'esprit d'équipe, etc., autrement dit des qualités qui relèvent de ce qu'on appelle la formation personnelle. La Commission des études s'est penchée sur cette question. Au terme de ses travaux, qui comprenaient une vaste consultation, elle a émis un Avis proposant entre autres de reconnaître que les compétences disciplinaires et les compétences liées à la formation personnelle constituent deux volets indissociables de la formation universitaire.

L'Avis renferme un plan d'action axé sur la sensibilisation du corps professoral, des étudiants et des ordres antérieurs d'enseignement, sur la formation du corps enseignant, sur la reconnaissance du caractère formateur des activités de participation des étudiants à la vie universitaire et sur la vérification de l'efficacité de chaque programme à faire acquérir à l'étudiant les aptitudes liées à la formation personnelle.

La Commission des études a également préparé un Avis sur la Politique de reconnaissance des acquis. On y trouve les principes qui doivent guider l'admission d'un étudiant ou d'une étudiante qui demande à faire reconnaître les connaissances et habiletés pertinentes pour son progrès dans un programme donné. La Politique a été adoptée par le Conseil universitaire le 3 février 1998.

À la même séance a été adopté un Avis du Conseil de la Faculté des études supérieures portant sur l'examen de doctorat. Avant l'obtention de leur doctorat, les étudiants de troisième cycle devront désormais subir un examen comportant un volet rétrospectif - sur les connaissances acquises - et un volet prospectif - sur la capacité de mener à bien un projet de recherche.

Dans le même ordre d'idées, le Conseil universitaire a adopté, en juin 1997, un autre Avis du Conseil de la Faculté des études supérieures sur la Politique institutionnelle en matière de supervision des étudiants aux deuxième et troisième cycles. Le document fait ressortir trois principes: l'étudiant est le premier agent de sa formation; la supervision implique une relation asymétrique maître-élève; la supervision fait partie intégrante de la tâche professorale.

L'année 1997-1998 aura également été une grande année pour nos programmes de formation continue. Les diplômés dans l'exercice de leurs fonctions professionnelles et les entreprises font de plus en plus appel à notre Direction générale de la formation continue (DGFC) pour adapter leurs compétences à l'évolution rapide du savoir. Je rappelle que la DGFC dispense trois types de formation continue: la formation continue des diplômés, la formation continue contractuelle ou "sur mesure", destinée aux employés d'entreprises ou d'organisations, et la formation continue personnelle, entre autres par l'Université du troisième âge.

Je souligne, non sans une certaine fierté, que le Conference Board a reconnu le programme de certificat en gestion des organisations comme l'un des meilleurs partenariats de l'année au Canada entre des entreprises et des établissements d'enseignement supérieur. L'Université Laval avait monté ce programme pour répondre aux besoins du Mouvement Desjardins.

Je veux ajouter à cela la réussite spectaculaire du programme de certificat en planification financière personnelle. Créé en septembre 1996, ce programme connaît un succès énorme, puisque plus de 7000 étudiants y étaient inscrits l'automne dernier. Cet automne, nous allons l'offrir en anglais dans tout le Canada, à la suite d'une entente avec le Groupe Investors. Encore ici, nous avons un exemple éloquent d'une formation de qualité et d'une adaptation de l'Université aux attentes de la société.

Les prochains mois verront aussi la mise sur pied d'un autre programme: le certificat en leadership du changement. Ce programme est une première en Amérique du Nord et il s'adresse à nouveau aux cadres et aux gestionnaires du Mouvement Desjardins.

Enfin, je suis fier de souligner que le Service de placement de l'Université a continué de voir croître ses activités et responsabilités. Près de 40 000 personnes se sont adressées à son personnel, et il a reçu un nombre égal de demandes d'information par téléphone ou par courriel. L'automne dernier, le Service a mis sur pied un programme études-travail ayant pour buts principaux de freiner l'endettement des étudiants et de leur permettre d'acquérir une expérience professionnelle liée, dans la mesure du possible, à leur future carrière. Le programme a eu un succès retentissant, car il a permis la création de plus de 240 emplois.

4. Recherche

Notre Université garde un rang enviable parmi les grandes universités de recherche au Canada. Elle a en effet continué d'aller chercher plus que sa part des sommes distribuées par les organismes subventionnaires. L'ensemble des fonds externes reçus représente cette année 113 M $ par rapport à 107 M $ en 1996-1997.

Pour ce qui est du Fonds pour la formation de chercheurs et l'aide à la recherche (FCAR), l'an dernier, comme les années passées, les demandes formulées au concours destiné aux centres de recherche ont toutes été acceptées. Le taux de succès au concours de subventions d'équipes s'est chiffré à 66 %, alors que la moyenne pour l'ensemble du Québec était de 52 %. Notre succès remarquable au programme d'établissement de nouveaux chercheurs se poursuit: sur 71 demandes accordées, les jeunes chercheurs d'ici en ont obtenu 13, résultat qui classe l'Université Laval au premier rang.

L'amélioration des conditions financières du gouvernement fédéral s'est traduite par une aide accrue à l'enseignement supérieur et à la recherche. La Fondation canadienne pour l'innovation, programme qui a fait couler beaucoup d'encre, a déjà des retombées positives pour les chercheurs de Laval.

Pour que les recherches et découvertes de nos chercheurs profitent à l'ensemble de la société, l'Université doit s'intéresser de près au transfert technologique. Pour ce faire, elle doit disposer d'instruments adaptés aux relations avec le monde de l'industrie et des affaires. C'est dans ce sens qu'un processus a été amorcé en 1997 pour mettre sur pied une corporation de transfert de technologies mixte université/secteur privé, la Corporation de valorisation des applications de la recherche (CVAR). La nouvelle corporation aura pour mission de faire avancer plus rapidement vers la commercialisation les produits, procédés et technologies issus des laboratoires de l'Université. Avant que cette structure ne soit en place, il faut toutefois obtenir des engagements clairs du ministère du Revenu et faire les montages nécessaires avec nos partenaires financiers. Toujours dans le domaine du transfert technologique, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conference Board du Canada ont accordé un prix d'excellence au partenariat entre l'Université Laval et les matériaux de pointe Precitech inc. Ce prix reconnaît le caractère innovateur de la relation entre l'Université et une entreprise de son milieu.

Dans la même veine, le partenariat entre les chercheurs Yves Fradet et René C. Gaudreault, l'Université Laval et la firme DiagnoCure a été récompensé par le prix Friesen-Rygiel institué par le Canadian Medical Discoveries Fund. Doté d'une bourse de 10 000 $, le prix reconnaît la découverte la plus importante réalisée dans un établissement universitaire canadien et qui donne naissance à une entreprise.

Nos chercheurs ont aussi remporté des prix individuels au cours de l'année. Parmi les prix de la recherche scientifique de l'Acfas, le prix Jacques-Rousseau a été accordé à Rodolphe De Koninck, professeur et chercheur au Département de géographie de l'Université Laval.

Le professeur Louis Legendre, océanographe, a reçu le prix Marie-Victorin, la plus haute distinction décernée à un scientifique québécois.

Le prix Killam, récompense prestigieuse dans le domaine de la santé et des sciences, a été décerné cette année au docteur Fernand Labrie, directeur du Laboratoire de recherche en endocrinologie moléculaire. M. Martin Olivier, professeur subventionnel au Centre de recherche en infectiologie, a remporté le Burroughs-Wellcome Fund New Investigator Award en parasitologie moléculaire.

M. Bernard Fortin, professeur au Département d'économique, est le premier chercheur de l'Université Laval à recevoir le prix de la Société canadienne de science économique.

Il faut souligner aussi que deux recherches effectuées par des professeurs de l'Université figurent au palmarès des grandes découvertes de l'année 1997 du magazine Québec Science. La découverte du passage côtier utilisé par les premiers arrivants en Amérique du Nord il y a 10 000 ans (Reinhard Pienitz, géographie, Centre d'études nordiques) et le développement d'un moteur moléculaire alimenté par le spin des photons (Tigran Galstian, physique, Centre d'optique, photonique et laser) ont retenu l'attention des responsables de ce concours annuel qui souligne les dix grandes découvertes scientifiques de l'année.

Pour terminer, je mentionnerai que notre Université a obtenu la première chaire de recherche sur l'obésité. Le titulaire en est M. Claude Bouchard, chercheur au Laboratoire des sciences de l'activité physique.

5. Internationalisation

Depuis près de deux ans, nous parlons d'internationalisation. C'est en effet une orientation dont l'Université Laval veut faire sa marque de commerce. Nous considérons essentiel que les diplômés universitaires aient une bonne perception de réalités sociales, économiques ou technologiques autres que celles de leur environnement immédiat. C'est grâce à une telle ouverture d'esprit qu'ils seront en mesure de contribuer à la solution de problèmes de société à la fois de plus en plus complexes et de plus en plus interreliés à l'échelle mondiale. Et comment leur permettre d'enrichir leur programme d'études en ce sens? En leur facilitant l'accès à des séjours à l'étranger, en leur donnant l'occasion de connaître d'autres cultures et d'apprendre d'autres langues, bref, en leur permettant d'ouvrir leurs horizons.

À la suite de l'adoption de la Politique sur l'internationalisation de la formation en février 1997, un groupe de travail a été formé avec le mandat de proposer à la direction de l'Université des orientations, une stratégie et des moyens pour mettre en œuvre cette politique. Ce groupe de travail, co-présidé par la vice-rectrice à la recherche, Louise Filion, et le vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes, Claude Godbout, a déposé son rapport au Conseil universitaire en juin dernier.

Il sera donc de plus en plus question de l'internationalisation dans les prochains mois. La formation en sera tout imprégnée et déjà nos programmes prennent une couleur internationale. Je ne donnerai ici qu'un exemple: la Faculté des sciences de l'administration a mis sur pied le MBA en gestion internationale pour former des gestionnaires au service d'entreprises en croissance à l'échelle mondiale. Ces spécialistes se distingueront par leur ouverture d'esprit et leur capacité à saisir et à respecter les différences culturelles, qu'ils utiliseront comme des occasions d'innovations.

C'est aussi dans cette optique d'internationalisation que j'ai effectué cette année plusieurs missions à l'étranger qui ont été autant d'occasions de créer des liens avec des universités d'autres pays. Ces tournées m'ont amené d'abord dans plusieurs pays d'Amérique latine - avec Équipe Canada -, puis en Allemagne et en France. Partout, l'Université Laval est connue et a des cartes importantes à jouer.

6. Gestion institutionnelle

Cette année aura évidemment été marquée par les travaux de la Commission d'orientation qui ont mobilisé beaucoup d'énergie et permis, je l'espère, de créer un large consensus autour des voies de développement que nous allons privilégier au cours des prochaines années.

Au chapitre de la gestion institutionnelle, le Conseil universitaire a créé, à l'automne de 1997, le Comité sur l'allocation des ressources en lui confiant un mandat en trois volets: proposer au Conseil universitaire les principaux facteurs qui doivent intervenir dans l'allocation des ressources de l'Université; proposer au Conseil universitaire des indicateurs de performance susceptibles de soutenir les recommandations de la Commission d'orientation et d'éclairer les décisions relatives à la distribution d'une part significative de ressources; recommander au Comité exécutif, responsable du budget, des processus à suivre dans l'élaboration du budget.

Le Comité, présidé par M. Jacques Racine, à cette époque vice-recteur exécutif, a déposé son rapport en mars dernier. Se basant sur les indicateurs actuellement en vigueur dans le budget de fonctionnement et sur les règles budgétaires du gouvernement du Québec, il a dégagé un certain nombre de facteurs à considérer dans l'attribution des ressources à chacune des unités. Le Comité propose donc des outils nouveaux et originaux pour bonifier le processus budgétaire.

Pour ce qui est des évaluations, celle du Bureau du registraire a poursuivi le cycle des évaluations des grands services de l'Université commencé en 1992, cycle qui sera complété cette année par l'évaluation du Service des finances.

Dans le cadre du projet Essor, les modules du grand livre, des achats et des comptes à payer ont été implantés en juin 1998 comme prévu. Cette implantation soulève toutefois des difficultés importantes pour le personnel affecté au projet, pour le Service des finances et pour les unités. C'est pourquoi des mesures seront rapidement mises en place pour assurer le fonctionnement normal des opérations.

Parmi les changements visibles sur le campus, il faut mentionner la rénovation et l'agrandissement du pavillon Adrien-Pouliot. Le pavillon rajeuni et agrandi répondra mieux aux besoins des différents départements et centres de recherche du secteur des sciences appliquées. L'inauguration officielle a été fixée au 23 octobre.

Notre campus est relativement jeune, mais il faut veiller à l'entretien de nos édifices, les rénover, parfois les agrandir, comme on l'a fait pour le pavillon Pouliot. Ainsi, dans le cadre du programme d'accélération des investissements publics, le PAIP, notre université a reçu, en 1997-1998, 11 M $ du ministère de l'Éducation, somme à laquelle elle doit elle-même ajouter 30 %. Au total, nous disposons donc d'une somme de 16 M $ qui nous permettra d'effectuer toute une série de rénovations, des toits aux tunnels.

Par ailleurs, les derniers mois ont vu s'amorcer et se conclure les négociations pour l'agrandissement et la rénovation du pavillon Palasis-Prince. Le ministère de l'Éducation a accordé, pour l'agrandissement, une subvention de 7,25 M $ qui s'ajoute à la subvention du PAIP dont une partie servira à la rénovation. Les travaux de terrassement sont commencés, et nous devrions, d'ici un an, voir un pavillon rajeuni et agrandi accueillir des programmes de formation renouvelés par l'intégration des technologies de l'information et des activités de recherche nouvelles grâce à l'appui des partenaires qui ont contribué à la campagne Défi.

Des changements se sont produits aussi du côté des ressources humaines. À l'automne de 1997, le Conseil d'administration a entériné la création d'un nouveau poste, celui de vérificateur interne. Cette fonction, qui existe dans toutes les grandes universités, a pour but d'aider la direction et le Conseil d'administration à exercer efficacement leurs responsabilités en fournissant des analyses, des appréciations, des conseils et des renseignements sur les activités de l'Université. C'est M. Clément Clément qui a été nommé à ce poste.

L'Université Laval compte désormais dans ses rangs non plus un protecteur universitaire, mais un ombudsman, en la personne de Mme Lucie Lavoie. La réflexion qui a accompagné le processus de nomination a conduit au changement de nom et à des modifications au règlement qui guide le travail de l'ombudsman. Je dois signaler ici la collaboration des deux grandes associations étudiantes aux travaux du comité de nomination.

Sur le plan des relations de travail, une nouvelle convention régit depuis quelques mois les relations avec les chargés de cours. Les négociations se sont déroulées dans un climat de confiance en vue d'établir les bases d'un partenariat fructueux. La convention collective, d'une durée de cinq ans, est basée sur un objectif partagé d'amélioration de la qualité de l'enseignement et de développement de la compétence des chargés de cours et fait appel à l'évaluation formative. Le renouvellement de la convention a enfin été l'occasion de simplifier les procédures de gestion, notamment d'affichage et d'attribution des charges de cours.

L'année 1997-1998 a aussi été marquée par une reprise des négociations avec le SEUL pour le renouvellement de la convention collective. Là aussi, je me réjouis du caractère constructif des discussions.

Nous avons également signé un renouvellement de convention avec le groupe des technologistes médicales.

Enfin, en vue de trouver une solution partielle et temporaire au déficit budgétaire de l'Université, des négociations ont été entreprises avec le SPUL, l'APAPUL et le SEUL sur l'utilisation des surplus actuariels considérables de leurs caisses de retraite respectives. Une entente a été conclue pour un an avec le SPUL et les négociations se poursuivent avec les deux autres groupes.

7. Vie universitaire

Au chapitre de la vie universitaire, le Conseil universitaire a adopté, à la séance du 3 février 1998, deux Avis de la Commission des affaires étudiantes portant l'un sur la dynamique entre professeurs et étudiants au deuxième cycle et l'autre, sur le caractère formateur de la participation des étudiantes et des étudiants à la vie universitaire.

Comme d'habitude, le campus a été l'hôte de nombreux congrès et colloques au cours de l'année. Je voudrais signaler la tenue du 66e congrès de l'Acfas en mai dernier et exprimer ma reconnaissance à tous les bénévoles qui ont assuré le succès de ce rassemblement, le plus grand jamais tenu par l'Acfas. Plus de 5000 congressistes se sont en effet réunis pour écouter 3300 communi-cations regroupées en 140 colloques.

Pendant ce congrès, l'Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) s'est jointe au Groupe d'action pour l'avancement technologique et industriel de la région de Québec et Chaudière-Appalaches (GATIQ) pour organiser le Festival des sciences, imposante vitrine de vulgarisation scientifique axée sur des activités à caractère informatif et culturel.

Notre campus est donc bien vivant et je m'en voudrais de passer sous silence l'animation faite par les deux grandes associations étudiantes.

En mars dernier, la CADEUL a organisé la deuxième édition du Sommet universitaire lavallois. Sous le thème "Prendre les moyens", les représentants de la CADEUL, de l'ÆLIÉS, du SCCCUL, de l'APAPUL et du SEUL ainsi que les membres de la direction de l'Université se sont réunis pour discuter de quelques grandes questions de la vie universitaire: l'encadrement, le décloisonnement, le sentiment d'appartenance, l'imputabilité et le financement.

Pour sa part, l'ÆLIÉS a créé, à l'automne 1997, une chaire publique qui consiste en un cycle de conférences ayant pour but de permettre aux membres de la communauté universitaire et à la population en général de participer aux grands débats de l'heure. Plusieurs conférences ont ainsi été organisées avec, en tête d'affiche, d'éminents penseurs de notre temps.

8. Liens avec le milieu

Pour conclure ce bilan, je donnerai un aperçu des liens que l'Université a établis avec son milieu.

Au début de l'année universitaire 1997-1998, j'ai effectué une tournée des cégeps de l'Est du Québec dans le but de nouer des relations plus étroites entre les deux ordres d'enseignement. Cette mission a conduit à la réactivation des réunions annuelles avec les directeurs généraux, et plusieurs projets de collaboration portant sur les programmes ont été mis sur pied. On a constitué une table de concertation composée de représentants de notre Direction générale du premier cycle et des directeurs des études des cégeps de la grande région Québec-Chaudière-Appalaches.

L'Université Laval participe, avec tous les grands intervenants de la région, au Comité Québec-Capitale, qui a vu le jour en 1997. Ce comité, qu'on m'a demandé de présider, met tout en œuvre pour maintenir dans la région de Québec toutes les fonctions centrales du gouvernement québécois et pour assurer le développement économique, culturel et social de la capitale.

Au sein du milieu universitaire, les travaux de la Commission des universités sur les programmes se sont poursuivis. Quatre rapports ont été déposés au cours de l'année sur les secteurs suivants: théologie et sciences des religions, génie, communication, musique. Les travaux accomplis jusqu'à ce jour permettent de penser que la duplication des programmes n'est pas aussi importante qu'on ne le croyait. Des pistes de collaboration interuniversitaire accrue ont toutefois été décelées. L'Université Laval est à mettre en œuvre les recommandations qui la touchent, en particulier dans le domaine des communications. C'est M. Michel Gervais qui assure désormais la présidence de la CUP à la suite du décès de M. Léonce Beaupré. Directeur du Bureau de planification et d'études institutionnelles de l'Université Laval depuis 1995, Léonce Beaupré avait mené de main de maître l'évaluation de plusieurs unités. Sa prestation comme président de la Commission des universités sur les programmes a aussi été grandement appréciée.

II. CONTEXTE

Avant de parler des priorités de la prochaine année, j'aimerais exposer brièvement le contexte dans lequel se trouve l'Université Laval, comme d'ailleurs les autres universités.

Depuis quatre ans, on assiste à un désinvestissement du gouvernement dans l'enseignement supérieur. Les universités québécoises ont été forcées de réduire leurs dépenses avec les conséquences désastreuses qu'on observe: diminution du corps professoral (900 professeurs - l'équivalent de l'UQAM - ont disparu du réseau universitaire québécois), réduction du personnel administratif et de soutien, etc. Ensemble, les universités ont accumulé un déficit de l'ordre de 300 M $, ce qui équivaut au budget de notre université. Toutes les universités ont dû également consacrer de fortes sommes aux appoints de rentes pour respecter les programmes d'incitation à la retraite. Ces compressions extraordinaires remettent en question les progrès que le réseau universitaire québécois avait réalisés depuis 30 ans.

La situation difficile que nous vivons devrait toutefois commencer à se résorber sous peu. Des signes positifs pointent en effet à l'horizon. Le budget fédéral de 1998 a fait une place importante à l'enseignement supérieur et à la recherche par toute une série de mesures importantes au chapitre de l'accessibilité et du développement de la recherche. La controverse justifiée qu'a soulevée l'une de ces mesures - la Fondation des bourses du millénaire - a eu un effet bénéfique: elle a mobilisé tous les milieux de l'éducation autour des priorités du Québec. Les délibérations ont abouti à l'adoption d'une résolution unanime de l'Assemblée nationale: la part du Québec, qui représente 75 M $, devrait être affectée entièrement à l'enseignement supérieur.

Deuxième lueur d'espoir: le budget du Québec atteindra sous peu le déficit zéro. Il est donc permis d'espérer la fin des compressions budgétaires et le début d'un réinvestissement dans les secteurs particulièrement touchés au cours des dernières années: la santé et l'éducation. Nous jouirons en ce sens de l'appui du milieu des affaires qui s'intéresse de plus en plus à l'enseignement supérieur. Ce soutien ne doit pas nous étonner, car la disponibilité de diplômés bien formés est un facteur de succès déterminant dans le développement de l'économie du savoir. Qu'on pense entre autres à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans certains secteurs comme l'informatique et à la nécessité de mettre à jour les connaissances des diplômés en raison du progrès des sciences et des techniques.

Cela dit, l'année 1998-1999, dernière année de réduction des subventions gouvernementales sera particulièrement difficile à vivre. Nous avons dû absorber 64 M $ de compressions directes, soit environ 20 % du budget de fonctionnement, et le manque à gagner cumulé aura été de 174 M $ depuis quatre ans. Si on ajoute à ces sommes les compressions indirectes mais non moins réelles qui résultent de la non-indexation des subventions au coût de la vie ou du vieillissement dans les échelles salariales, la compression totale absorbée par l'Université Laval aura été de 89 M $ et le manque à gagner cumulé de 241 M $. Devant des chiffres d'une telle ampleur, il ne faut pas se surprendre que la dette cumulée de notre université s'élève aujourd'hui à 83 M $.

III. PRIORITÉS POUR L'ANNÉE 1998-1999

La situation financière difficile que nous traversons ne doit cependant pas figer toutes nos initiatives. Il faut continuer de progresser, d'améliorer la qualité de la formation que nous dispensons. J'en viens donc aux priorités pour l'année 1998-1999.

1. Mise en œuvre des recommandations de la Commission d'orientation

Le rapport de la Commission d'orientation nous donne les balises nécessaires pour entreprendre la nouvelle année. Comme les recommandations touchent toutes les facettes de la vie universitaire, on peut s'attendre à voir l'ensemble des changements proposés donner un élan qui permette de bien positionner notre université sur le plan de la qualité de la formation et de maintenir son rang parmi les grandes universités de recherche au Canada et dans le monde. La rencontre des administrateurs et des directeurs de centre de recherche tenue au mois d'août a mobilisé toutes les unités et les forces vives de l'Université autour de la mise en œuvre de ces recommandations.

2. Qualité de la formation

Un dossier occupera une place centrale au cours des prochains mois: l'allégement de la gestion des études et du dossier étudiant. Un comité travaille en effet activement à la simplification des règlements des études et un autre, à la rationalisation des politiques.

Le Bureau du registraire vient d'inaugurer, sur l'intranet de l'Université, le site ADAGE (Accès au dossier académique et à la gestion des études). Étudiants et gestionnaires des études y trouveront un outil précieux. En parallèle, les travaux s'amorcent en vue de l'implantation du nouveau progiciel de gestion des études.

Par ailleurs, dans la logique de l'allégement des études et de l'amélioration de la qualité de la formation, la Commission des études a mené une réflexion en profondeur sur les règles de composition de nos programmes de baccalauréat. Les importants amendements au Règlement du premier cycle qu'elle propose feront l'objet d'une consultation dans les prochaines semaines en vue de leur présentation au Conseil universitaire à la fin de l'automne.

L'évaluation des programmes se poursuivra; parmi les prochains secteurs visés, mentionnons la linguistique, l'histoire de l'art, les sciences de l'activité physique. Par ailleurs, la première évaluation intégrée, celle de la Faculté de théologie et des sciences religieuses, se termine; celle de la Faculté d'architecture, d'aménagement et des arts visuels est en cours; celles des Facultés de droit et des sciences de l'administration devraient s'amorcer au cours des prochains mois.

L'utilisation plus rationnelle des ressources de l'Université incite à envisager des collaborations entre programmes, entre départements et entre facultés; les propositions de la Commission des études devraient y contribuer. Les unités seront invitées à faire preuve de rigueur et d'ouverture pour éviter les duplications de cours et favoriser le partage des ressources professorales. En contrepartie, il faudra bien sûr harmoniser les processus budgétaires pour faciliter ce décloisonnement.

L'une des grandes priorités de cette année sera la mise en place d'un programme complet de formation des jeunes professeurs. Il est en effet souhaitable qu'à leur entrée en fonction, les nouveaux professeurs soient dégagés, au moins pendant un trimestre, de toute charge de cours. Ils pourront alors suivre les activités de formation organisées à leur intention et assister à des cours donnés par des professeurs chevronnés.

Nos efforts seront maintenus pour encourager l'utilisation des nouvelles technologies dans les activités pédagogiques. À ce chapitre, le comité de coordination sur les technologies de l'information récemment créé se penchera sur la normalisation des produits. Il fixera les priorités dans les développements et actions à entreprendre et proposera une stratégie d'attribution des ressources informatiques dans la communauté universitaire.

Enfin, notre établissement participera à diverses initiatives de concertation entre universités, que ce soit par l'entremise de Canal Savoir, du RISQ ou de la CREPUQ.

3. Recrutement

Au chapitre du recrutement, nous poursuivons nos efforts de coordination avec les cégeps. En outre, toutes les facultés sont sur le point de se doter d'une stratégie de recrutement fondée sur les besoins de formation dans leur domaine et sur leurs capacités d'accueil. Une attention particulière sera apportée aux étudiants des deuxième et troisième cycles ainsi qu'aux étudiants étrangers.

Notre Service de placement continuera son développement par l'ouverture d'un bureau à Montréal pour élargir son bassin d'emplois et de stages. De plus, les programmes d'emploi d'été axé sur la carrière et crédité ainsi que le programme études-travail seront renforcés.

4. Internationalisation

Quant à l'internationalisation, c'est véritablement cette année qu'elle prendra une forme concrète avec la création d'Université Laval-International, la nomination d'un directeur et la constitution d'une table de concertation des responsables facultaires. Dans un premier temps, on effectuera une restructuration pour regrouper physiquement toutes les activités ayant trait à l'internationalisation. La constitution d'un fonds de soutien à la mobilité étudiante, qui permettra aux étudiants d'effectuer des séjours à l'étranger, est déjà en bonne voie grâce au succès de la campagne Défi, et nous lancerons bientôt une collecte de fonds spéciale sur ce thème de la mobilité étudiante.

De plus en plus, les programmes et les cours devront inclure une composante à caractère international. Déjà, des programmes axés sur l'international voient le jour, comme je l'ai mentionné ci-dessus.

5. Recherche

Le regroupement des chercheurs dans des centres ou des chaires de recherche, la participation aux initiatives des gouvernements et des partenaires ainsi que la structuration de la recherche dans le réseau des centres hospitaliers sont les grands dossiers qui occuperont la vice-rectrice à la recherche au cours des prochains mois. Le projet du Conseil de recherches médicales de créer un réseau d'instituts de recherche dans le domaine de la santé fera aussi l'objet d'une attention particulière.

Dans le domaine du transfert technologique, la création de la CVAR devrait se concrétiser sous peu, après les derniers avis du ministère du Revenu.

Le Vice-rectorat à la recherche veillera aussi à l'adoption et à la mise en vigueur du nouveau règlement sur la propriété intellectuelle. La consultation sur le document de travail entre dans sa phase finale. Les chercheurs et créateurs attendent cet outil qui régit le droit d'auteur sur les œuvres et les inventions et qui répond à nos obligations vis-à-vis de la société. On poursuivra également la révision de la politique relative à la récupération des coûts directs et indirects de la recherche.

La création fera l'objet d'une attention particulière. Il est question entre autres d'organiser, de concert avec la Commission de la recherche, une activité annuelle sur ce thème.

6. Liens avec le milieu

Il est important pour l'Université Laval de se constituer un réseau d'appui dans le milieu. Notre établissement doit en effet devenir partie prenante dans le développement de la région. Pour ce faire, nous devons renforcer nos relations avec les entreprises et les organismes de concertation régionale pour assurer la présence et la participation de l'Université à toutes les décisions importantes pour la région. L'Université continuera donc de jouer un rôle important au sein de Québec-Capitale, du GATIQ et du Parc technologique. Elle sera également attentive aux besoins de formation continue qui se feront sentir dans les entreprises et chez les professionnels en exercice et elle poursuivra ses actions de transfert technologique et d'appui à la création d'entreprises.

Les discussions entre la Faculté de musique et le Conservatoire devraient se poursuivre afin d'en arriver à une entente en vue de rationaliser l'enseignement de la musique dans la région de Québec.

L'une des priorités de l'année qui vient sera de renforcer le partenariat avec l'Association des diplômés de l'Université Laval (l'ADUL) au moment où elle fête son 50e anniversaire et où elle projette de créer un grand réseau de diplômés comprenant des chapitres internationaux. L'ADUL peut aussi être un acteur majeur dans le recrutement des étudiants. Par ailleurs, les relations entre l'Université Laval, la Fondation de l'Université Laval et l'ADUL feront l'objet d'un examen attentif.

Cette opération s'inscrit dans la diversification des projets de sollicitation que souhaite entreprendre l'Université. La campagne Défi se terminera avec succès cet automne et il faut planifier l'après-campagne qui sera fait de mini-campagnes ciblées sur des projets tels que le pavillon Palasis-Prince, le Fonds pour la mobilité étudiante ou un fonds de soutien à la Bibliothèque.

7. Vie universitaire

Toujours en conformité avec les recommandations de la Commission d'orientation, je souhaite que l'engagement des étudiants dans la vie universitaire s'amplifie. On sait que la participation à des activités en dehors de la discipline a un caractère formateur. La tendance est déjà amorcée, et les activités de la rentrée de cette année en sont un bon exemple.

Par ailleurs, je veux poursuivre mes rencontres avec les professeurs et avec les conseils ou assemblées facultaires. Les petits déjeuners de l'automne dernier avec les professeurs m'ont donné l'occasion d'échanges fructueux, notamment sur les préoccupations des jeunes professeurs. De tels échanges sont essentiels à une bonne compréhension de l'institution et à une saine gestion de son évolution.

Au cours des prochains mois, on commencera à élaborer un plan d'action pour célébrer les fêtes du 150e anniversaire de l'Université Laval qui se tiendront en 2002. Il faut en effet mettre sur pied bientôt un comité organisateur qui en planifiera les activités.

8. Gestion institutionnelle

La décentralisation est une opération qui me tient à cœur. Le passage d'un système centralisé à un système décentralisé ne se fait cependant pas sans heurts, en particulier dans le contexte actuel de grande contrainte budgétaire. Une période de transition est nécessaire pour ajuster les processus budgétaires, la gestion des postes et l'attribution des ressources; nous y travaillerons avec ouverture et persistance. Dans un autre ordre d'idées, l'année 1998-1999 devrait voir entrer en vigueur une politique de communication pour l'ensemble de l'Université.

Le projet AMI étant arrivé à son terme en mai 1998, nous avons mis sur pied un Comité de coordination des technologies de l'information présidé par le vice-recteur exécutif et chargé de piloter, au plus haut niveau, l'évolution des technologies de l'information et de leur rôle dans de nombreux secteurs de la vie universitaire.

9. Financement des universités

Je veux, pour conclure, insister sur un dossier primordial qui me préoccupera à titre de recteur de l'Université Laval et de vice-président de la CREPUQ: le financement des universités. Les universités québécoises ont en effet déployé des efforts hors du commun pour tenter d'absorber les réductions des subventions gouvernementales. Elles n'y ont réussi qu'à moitié, parce que l'effort demandé dépassait les limites du possible et du raisonnable. Ainsi, pour l'Université Laval, le manque à gagner cumulé s'élève à 174 M $ de compressions directes et à 241 M $ si on inclut les diverses non-indexations. Au total, 100 M $ ont été absorbés en compressions et réorganisations de toutes sortes, opération qui a tout de même laissé un déficit accumulé de plus de 80 M $. Une intervention collective s'impose par la voix de la CREPUQ, en profitant du rapprochement des milieux de l'éducation qu'a occasionné le lancement des projets fédéraux d'aide à l'enseignement supérieur.

Il est urgent et impératif que la société québécoise décide, collectivement, de reprendre la formule qui a fait le succès de la Révolution tranquille et de réinvestir dans l'éducation en général et l'enseignement supérieur en particulier. Il en va de notre capacité à participer pleinement à l'économie du savoir, de notre capacité à maintenir la position du Québec dans le concert mondial des sociétés développées et, en définitive, de notre capacité à protéger nos acquis dans les domaines de la santé et de la culture. Nous aurons, je l'espère, l'occasion de débattre de ces questions lors de la consultation entourant la publication d'un nouveau document ministériel sur la politique des universités.

Je termine cet aperçu de nos préoccupations pour les prochains mois. Je suis conscient de l'ampleur de la tâche qui nous attend au cours de cette année qui, je l'espère, sera la dernière où nous devrons surmonter autant de contraintes sur le plan financier. Je maintiens toutefois un optimisme serein, un optimisme nourri par la qualité du personnel de l'Université Laval et par la solidarité dont il sait faire preuve.

 
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