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Allocution prononcée par le recteur de l'Université Laval, M. Michel Pigeon, à l'occasion de la réception donnée en l'honneur des nouveaux professeurs titulaires, le 13 février 2007

Mesdames et Messieurs les Nouveaux Titulaires,
Mesdames et Messieurs les Doyens,
Chers collègues, chers amis,

Dans le cadre de mes fonctions, je suis régulièrement appelé à vanter les mérites de l'Université Laval. Chaque fois, je ne manque pas d'insister pour dire combien Laval est une grande université; une université qui se démarque par son dynamisme et par ses pratiques novatrices.

Pour illustrer mon propos, je parle de nos quelque 38 000 étudiants, dont 25% sont inscrits aux cycles supérieurs, et des milliers de diplômes que nous décernons chaque année. Je parle de nos 400 programmes et de nos 17 facultés. Je parle de formation à distance, de multidisciplinarité, de nos centres et chaires de recherche, de nos réseaux de centres d'excellence, et de nos fonds de recherche. Je parle aussi de notre mission de service à la collectivité. Et de bien d'autres choses encore qui nous distinguent.

Dans le fond, je parle beaucoup de votre travail, chers collègues. Et c'est pourquoi je tiens d'abord à vous remercier pour tout ce que vous avez apporté à l'Université depuis le début de votre carrière ici.

C'est d'ailleurs en reconnaissance de l'envergure de vos activités de professeur et de chercheur que le titre de professeur titulaire vous est décerné aujourd'hui.

Mais votre titularisation, c'est non seulement la reconnaissance par vos pairs de l'excellence de votre travail, mais aussi celle de votre disponibilité à l'égard des tâches de participation, celle du rayonnement que vous apportez à notre institution, par vos travaux comme par vos interventions publiques, dans les journaux par exemple.

Votre titularisation vient reconnaître la vision large et, je dirais, planétaire, que vous entretenez par rapport à votre discipline, à votre profession et à la société. En bref, votre titularisation vient reconnaître le caractère remarquable de votre travail acharné.

C'est pourquoi en plus de vous remercier, je vous félicite aussi très chaleureusement pour le titre hautement méritée qui vous est attribué aujourd'hui.

Vous avez peut-être lu comme moi, dans Le Devoir de la semaine dernière, l'article de Pierre Hébert sur les universités et la stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation. M. Hébert, qui est secrétaire de la Fédération québécoise des professeurs d'université, formulait de sérieuses réserves par rapport au couplage interdépendant de la recherche et de l'économie que la nouvelle stratégie du gouvernement du Québec semble mettre en place. Selon lui, en réduisant la recherche à sa contribution à l'économie, cette politique met en jeu le rôle même des universités au sein de la société, et aussi leur autonomie.

Cette question ne peut pas nous laisser indifférents. L'autonomie et la liberté académique sont au fondement même de notre action. Sinon, quelle crédibilité aurions-nous? Les signataires de la Déclaration de Glion ne disaient pas autrement, et je cite :

" Il revient en effet à l'université de se porter entièrement garante de sa " production ", de l'intégrité de son enseignement et de sa recherche, de la qualité de ses normes professionnelles, de l'impartialité de ses jugements et de la compétence de ses diplômés.

Toutefois, par-delà tous ces éléments, il est de son devoir de rester farouchement indépendante, de ne se laisser influencer ni par des intérêts activistes d'origine interne ni par des pressions externes, mais au contraire de faire montre de capacités d'adaptation en agissant à dessein, de façon réfléchie et responsable, à la lumière des besoins exprimés par la collectivité et de connaissances en constante mutation.

À défaut de cela, l'université se verrait dénuée de toute crédibilité, et la fonction essentielle qu'elle remplit se verrait foncièrement compromise. " Fin de la citation.

La liberté et l'autonomie sont une condition essentielle à l'intégrité scientifique. C'est pour cela que nous plaçons si haut et que nous devons continuellement défendre les valeurs fondamentales de liberté, de justice, de tolérance et de solidarité. C'est ce que nous rappelait le cardinal Walter Kasper lorsque nous lui avons décerné un doctorat honorifique en 2003. Il a dit alors, et je cite : " Vérité et liberté - ce sont là deux grands mots, probablement deux des mots les plus importants de notre héritage culturel occidental. [...]

Seuls le recours à la vérité et le débat sur les grands thèmes, ainsi que les efforts pour parvenir à une entente à ce sujet, peuvent donner un ton civil à la recherche du juste chemin et d'un ordre meilleur. Le débat sur la vérité présuppose le respect des convictions de chacun. La recherche de la vérité a ainsi un pouvoir unifiant et pacificateur. C'est pourquoi la vérité représente l'intérêt commun et le plus élevé de l'homme. Elle est le bien suprême. La liberté académique est appelée à le protéger et à le promouvoir. " Fin de la citation.

La titularisation marque l'atteinte d'une certaine maturité dans l'exercice de la fonction de professeur d'université. Si je vous ai amenés sur le terrain des valeurs, c'est que je sais que vous avez devant vous encore de nombreuses années productives de recherche et de création. Et je souhaite que vous gardiez toujours le même enthousiasme pour votre métier, et que vous conserviez l'ardeur et les convictions qui vous ont animés jusqu'à maintenant.

Je suis convaincu que l'Université Laval est bien outillée pour affronter les prochaines années, grâce à la qualité de son corps professoral en particulier.

Encore une fois, félicitations à tous les nouveaux et nouvelles titulaires, et surtout merci.

 
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