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Allocution prononcée par M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, à la cérémonie de remise d'un doctorat honorifique à Madame Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l'homme à l'Organisation des Nations Unies, le mercredi 11 avril 2007

Madame la Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, et récipiendaire d'un doctorat honoris causa,
Madame la Secrétaire générale de l'Université Laval,
Monsieur le Doyen par intérim,
Chers collègues,
Distingués invités,
Chers amis,

L'Université Laval est extrêmement fière de pouvoir reconnaître publiquement aujourd'hui les mérites d'une femme exceptionnelle, d'une juriste remarquable, peut-être la plus connue au monde. Sa carrière, qui sera rappelée dans un instant, étonne et suscite un grand respect non seulement chez ses pairs, mais aussi au sein d'un large public international.

Madame Louise Arbour, je vous remercie d'avoir pris quelques heures de votre temps très précieux pour être avec nous ici à Québec, aujourd'hui.

Décerner un doctorat honoris causa constitue la plus haute marque de reconnaissance qu'une université peut accorder à des personnes qui se sont éminemment distinguées dans leur domaine d'activité personnelle ou professionnelle. Mais il est tout aussi vrai que le fait, pour ces mêmes personnes, d'accepter cette reconnaissance constitue un honneur qui rejaillit sur notre communauté universitaire et sur notre établissement tout entier.

Dans un moment, Monsieur le Doyen rappellera la longue et remarquable carrière de notre récipiendaire qui, de professeur de droit à ses débuts, l'a amenée à devenir aujourd'hui Haut Commissaire aux droits de l'Homme pour les Nations Unies.

Ce que cette carrière met en évidence, c'est l'extraordinaire engagement à l'égard de la justice et du droit que Madame Arbour a toujours démontré et qu'elle démontre encore quotidiennement. Je rappelle que votre prédécesseur au poste de Haut Commissaire aux Droits de l'homme aux Nations Unies, Monsieur Sergio Vieira de Mello, a perdu la vie en août 2003 dans un attentat-suicide contre le Quartier général de l'ONU à Bagdad en Irak. Vous êtes donc appelée à agir dans un monde particulièrement violent, où le règne du droit est loin d'être un acquis sur tous les continents et dans tous les pays de notre planète.

Je vous fais part, Madame la Haut-commissaire, de notre profonde admiration pour votre action engagée et pour votre courage, et de notre très grande fierté de Québécois et de Canadiens pour le combat incessant que vous menez en faveur de l'humanité.

Martin Luther King affirmait qu'une injustice commise quelque part menace la justice partout. Votre vie et votre engagement sont la démonstration de cette profonde conviction chez vous que le progrès de l'humanité ne saurait se réaliser en dehors du respect des droits des personnes, aussi humbles ou modestes soient-elles. Comme l'écrivait Albert Camus dans l'Homme révolté, " j'ai choisi la justice, pour rester fidèle à la terre ".

Enfin, j'éprouve aussi, ce matin, un motif additionnel de réjouissance, celui là d'ordre plus personnel. En effet, Madame la Haut Commissaire, après vos études, vous avez passé deux années à œuvrer comme commis aux affaires légales pour le juge Louis-Philippe Pigeon, mon père, à la Cour suprême du Canada. Que je puisse aujourd'hui, avoir l'insigne honneur de présider cette cérémonie qui vous honore me touche très profondément.

À nouveau, Madame la Haut Commissaire, merci d'être ici. Je souhaite au plus haut point que cette marque de reconnaissance de l'Université Laval, première université canadienne par ses origines en 1663, puisse constituer pour vous un encouragement à poursuivre votre action en faveur du droit et de la justice dans un monde qui en éprouve un grand besoin. Je vous remercie.

 
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