Allocution prononcée par monsieur Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, à l'occasion de l'inauguration de l'Institut d'éthique appliquée, le lundi 1er novembre 2004, à 17h 00, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins

Mesdames les Vices-rectrices,
Messieurs les Vice-recteurs,
Messieurs les Doyens,
Monsieur le Directeur de l'Institut,
Chers collègues,
Chers étudiantes, chers étudiants,
Distingués invités,

Je suis très heureux de participer à cette cérémonie d'inauguration de l'Institut d'éthique appliquée. Pour l'Université Laval la création de ce regroupement multidisciplinaire, voué au progrès de la connaissance dans un domaine en plein essor et où les enjeux sont on ne peut plus actuels, s'inscrit parfaitement dans sa triple mission d'enseignement, de recherche et de service à la collectivité.

La mission fondamentale de l'université est de veiller à l'avancement et à la diffusion du savoir, par l'enseignement, par la recherche et par le transfert de connaissances à la société dont elle est partie prenante.

Cette mission, les universités l'ont accomplie de façon remarquable au cours des siècles depuis la fondation de l'Université de Bologne. Plus particulièrement, elles ont participé activement à l'accélération phénoménale du développement de la connaissance que nous vivons depuis plus ou moins cinquante ans; de l'astrophysique à la zoologie en passant par la biologie, l'économique, l'informatique, la linguistique, la médecine, les sciences des matériaux ou les télécommunications. Les universités ont aussi fortement contribué aux développements des applications des nouvelles connaissances dans l'industrie et la société.

Aujourd'hui, les effets de ce développement fulgurant des connaissances et des techniques se font sentir dans presque toutes les sphères de l'activité humaine. Ces effets touchent non seulement la santé des populations et notre environnement, mais aussi la structure sociale et politique de nos sociétés.

Les progrès scientifiques du dernier demi-siècle soulèvent de nouveaux enjeux, très souvent liés à l'éthique. Les percées biomédicales produisent plus que leur part de casse-têtes d'ordre éthique, tout comme les enjeux soulevés par la protection de l'environnement, le développement durable, la qualité et la sécurité de l'information, l'évolution des cadres juridiques nationaux et internationaux, pour ne nommer que ceux-là.

En même temps, sous l'effet de la mondialisation des échanges et des communications, l'organisation du travail est aussi en train de subir des mutations majeures : spécialisation des entreprises, développement de la sous-traitance et apparition d'un nouveau modèle d'entreprise - l'entreprise-réseau -, précarisation des emplois, délocalisation du travail vers les pays à moindre coût de main-d'œuvre, et j'en passe.

L'Université Laval est appelée à prendre une part de plus en plus active dans la réflexion, en cours et à faire, sur ces questions complexes et souvent controversées. Le progrès de la connaissance, les développements technologiques, leur impact et leur retombées concernent l'ensemble de la société. C'est pourquoi la dimension éthique doit être, aujourd'hui plus que jamais, constamment associée à la démarche scientifique et à la formation de nos étudiantes et de nos étudiants.

L'Université Laval occupe déjà une position enviable dans le champ des études en éthique appliquée. Le regroupement des chercheurs intéressés par les questions d'éthique au sein d'un institut multidisciplinaire d'éthique appliquée aura pour effet de canaliser et de concentrer les forces de notre institution dans ce secteur de pointe où les demandes sociales et institutionnelles sont en augmentation constante. D'ailleurs, l'Institut aura comme tâche prioritaire d'identifier, en collaboration avec les facultés participantes, les besoins les plus pressants à combler en matière d'éthique appliquée. Ceci non seulement dans le but de développer la formation et la recherche dans cette voie, mais aussi pour mettre en place des stratégies d'intervention efficaces et de remplir notre mission universitaire de partage et de diffusion de la connaissance, au service de la société.

Je remercie chaleureusement tous ceux et celles qui ont travaillé à la mise sur pied de cet institut qui est appelé, j'en suis certain, à devenir un intervenant et un interlocuteur majeur pour tout ce qui concerne les questions d'intérêt public relevant de l'éthique appliquée, au Québec, au Canada et dans le monde. Nous avons réunis ici un potentiel formidable de recherche, de formation et d'innovation dans un domaine en pleine expansion. L'Institut d'éthique appliquée de l'Université Laval sera, j'en suis persuadé, un véritable pôle d'excellence, au service de la science et au service de la population; ce qui est précisément le rôle que doit jouer une grande université comme la nôtre. Nous sommes ici au nom même de ce qu'est l'université.

Merci.