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Allocution de M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, à l'occasion de la collation des grades des facultés de foresterie et géomatique et des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, le dimanche 8 juin 2003, à 10 h 30, au Stade couvert du PEPS

Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Récipiendaire d'un doctorat d'honneur,
Messieurs les Professeurs émérites,
Distingués invités,
Chers collègues,
Chers diplômés,

Parmi les tâches accomplies par le recteur au cours d'une année, la collation des grades est sans aucun doute la plus réjouissante, et pour cause. C'est en effet l'activité qui célèbre l'accomplissement de la mission de l'Université, sa raison d'être: la formation de personnes compétentes qui vont contribuer au développement de la société.

Nous célébrons aujourd'hui la réussite des étudiantes et étudiants des facultés de foresterie et de géomatique et des sciences de l'agriculture et de l'alimentation. Je dis "nous célébrons" parce que plusieurs personnes sont associées à ce succès. Chers diplômés, vous le savez, même les plus vaillants, les plus organisés d'entre vous n'auraient pas atteint ce fil d'arrivée sans le soutien de beaucoup de personnes. Je crois qu'il est important de parler d'eux, d'abord de vos parents, qui vous ont élevés, nourris, réconfortés, qui se sont préoccupés de vous assurer un avenir prometteur, qui ont rêvé de vous voir terminer vos études et qui vous ont encouragés de multiples façons pour vous donner toutes les chances de réussir dans la vie. Tous les membres de votre famille, vos sœurs, vos frères, vos grands-parents ont contribué, chacun à leur manière, à votre réussite et partagent aujourd'hui votre fierté. N'oubliez pas vos amis, qui ont cru en vous, qui étaient sûrs que vous réussiriez, quand parfois vous-mêmes vous en doutiez. Vous avez peut-être une conjointe, un conjoint, et même des enfants, qui sont avec vous en ce samedi de fête et qui ont partagé vos espoirs et angoisses d'étudiants. Toutes ces personnes méritent nos remerciements pour avoir joué un rôle dans votre cheminement personnel et dans vos succès.

Certains d'entre vous continueront leurs études aux cycles supérieurs. Je vous encourage à le faire. La recherche dans vos domaines disciplinaires connaît un développement important dans la foulée des progrès du génie génétique et dans la recherche d'un équilibre toujours fragile entre l'exploitation et la protection des richesses de la nature. La formation en recherche vous ouvrira également toutes grandes les portes du milieu de la biotechnologie qui constitue aujourd'hui le cœur de l'économie du savoir. Dans vos deux facultés, plusieurs groupes de recherche reconnus à l'échelle internationale accueillent des étudiantes et des étudiants à la maîtrise et au doctorat : le Centre de recherche en biologie forestière, le Centre de recherche en biologie de la reproduction, le Centre de recherche en économie agroalimentaire, le Centre de recherche en géomatique, le Centre de recherche en horticulture, le Centre de recherche en sciences et technologie du lait, l'Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels et l'Institut sur l'environnement rural et forestier, pour ne nommer que ceux-là.

Je voudrais m'adresser maintenant à ceux et celles d'entre vous, la majorité je crois, qui souhaitez amorcer une vie professionnelle et prendre dans la société la place qui convient à vos aspirations et à votre formation. À ce propos, je ne vais pas me priver du plaisir de souligner que vous avez choisi des disciplines où, dans l'ensemble, les diplômés s'intègrent bien au marché du travail.

Vous avez aussi choisi des disciplines qui jouent un rôle primordial dans la société. Votre parcours professionnel sera donc ponctué de nombreux défis. Vos décisions aideront à traiter les grandes questions qui touchent toute la société : développement de nouveaux produits à valeur ajoutée, ces nutraceutiques qui font tant parler ici et ailleurs dans le monde, développement durable des forêts, dégradation des sols, contamination de la nappe phréatique, mais aussi, dans notre société qu'on dit industrialisée et développée, insécurité alimentaire et famine, qui touchent des groupes de population beaucoup trop nombreux. Vous aurez à vous pencher sur des questions d'éthique, à participer à des débats comme ceux qui ont entouré le clonage d'animaux ou ceux qui portent actuellement sur les organismes génétiquement modifiés et sur la santé des animaux. La question de la privatisation de l'eau, tout comme celle des méthodes d'exploitation forestière, prennent de l'ampleur en raison, bien sûr, de la diminution des réserves de la planète. Mais vous êtes bien équipés pour contribuer à tous ces débats de société, car vous avez acquis des connaissances, mais aussi un sens critique, un souci de la qualité de l'information et une rigueur dans l'analyse des problèmes.

J'espère aussi que quelques-uns d'entre vous travailleront dans un secteur qui revêt de plus en plus d'importance devant la complexité grandissante de notre monde : la vulgarisation scientifique. Les gens ont besoin d'information sur les produits agricoles, sur les composantes d'une alimentation saine, sur les gestes à poser ou à éviter pour protéger les sols, les cours d'eau, l'atmosphère. À titre de professionnels, vous aurez donc un rôle considérable à jouer pour assurer le bien-être de vos concitoyens et l'intégrité de notre milieu de vie dans une perspective de développement durable.

Si l'Université vous ouvre les portes du monde du travail, elle ne vous ferme pas les siennes pour autant. Au contraire, elle peut vous accompagner tout au long de votre carrière et répondre à vos besoins d'adaptation au changement ou de réorientation de carrière. Nous comptons également sur vous pour nous dire comment la société évolue et comment les besoins de formation doivent être ajustés en conséquence.

Le diplôme que vous recevez aujourd'hui est un signe d'excellence. Maintenir cette excellence dans les programmes de formation et les travaux de recherche est justement notre plus grande préoccupation. C'est ce degré d'excellence que l'Université veut mettre en valeur chez deux professeurs de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation en leur décernant aujourd'hui le titre de professeurs émérites. Permettez-moi de vous les présenter brièvement.

D'abord M. Ricardo Seoane. À l'âge de 23 ans, M. Seoane avait déjà quatre diplômes universitaires: un diplôme d'agronome, un baccalauréat en sciences animales, un certificat en agriculture tropicale et une maîtrise en sciences de la nutrition animale. Tout un début!

Après l'obtention de son doctorat en nutrition et physiologie animales, M. Seoane effectue deux stages postdoctoraux, puis, en 1975, se joint au Département de zootechnie, maintenant Département des sciences animales, où il fait preuve d'une grande aptitude pour la pédagogie. Pour compenser le manque flagrant de matériel didactique en français dans le domaine de l'anatomie et de la physiologie des animaux domestiques, il n'hésite pas à rédiger un manuel de plus de 500 pages pour son cours de premier cycle, puis un traité sur la physiologie et la nutrition des ruminants pour son cours de deuxième cycle.

Son intérêt pour la pédagogie l'amène à participer au comité du programme de premier cycle en bioagronomie, puis à devenir directeur des programmes des deuxième et troisième cycles en zootechnie. De 1983 à 1986, il dirige le Département de zootechnie.

Auteur prolifique, Ricardo Seoane a signé près de 140 publications et communications scientifiques et techniques, dont plusieurs sont considérées, encore aujourd'hui, comme des classiques dans le domaine de l'évaluation de l'utilisation digestive des fourrages et du contrôle de la prise alimentaire chez les ruminants.

Pour ses collègues et pour ses étudiants, le nom de Ricardo Seoane est synonyme de perfectionnisme et d'amour du travail, le tout teinté d'une bonne dose d'humour. Monsieur Seoane, l'Université vous dit merci.

M. Ronald Simard entre comme professeur au Département des sciences et technologie des aliments (maintenant le Département des sciences des aliments et de nutrition) de l'Université Laval en 1970 après avoir obtenu son baccalauréat en agronomie de l'Université de Montréal et sa maîtrise et son doctorat en microbiologie alimentaire de l'Université McGill.

De 1982 à 1986, M. Simard dirige le Département des sciences et technologie des aliments. Toujours avide de connaissances, il profite de son année sabbatique, en 1988, pour mener à terme une maîtrise en administration des affaires à notre Faculté des sciences de l'administration. De 1990 à 1995, il occupe le poste de vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation.

Chercheur prolifique et membre du Centre de recherche en sciences et technologie du lait (STELA), Ronald Simard a dirigé ou codirigé près de 50 étudiants à la maîtrise et au doctorat, dont plusieurs occupent maintenant des postes de professeur en Asie, en Afrique et au Canada. Cette productivité s'est également concrétisée par la publication de plus de 200 articles dans des revues scientifiques internationales et par l'obtention de 7 brevets canadiens ou américains.

Sous son impulsion, plusieurs ententes interuniversitaires internationales ont été ratifiées. Il a contribué à la création d'entreprises au Québec et il a formé de nombreuses générations d'étudiants, apportant ainsi une contribution importante à l'industrie agroalimentaire québécoise. Monsieur Simard, toute la communauté universitaire vous dit sa gratitude.

Au nom de l'Université, en mon nom personnel, mais surtout au nom de tous les étudiants et les étudiantes qui ont bénéficié de leur compétence, je remercie sincèrement les professeurs Seoane et Simard pour leur dévouement envers leur faculté et leur université.

Chers diplômés, voilà des modèles dont vous pouvez vous inspirer. N'oubliez pas que ces professeurs ont commencé par recevoir un diplôme, comme vous aujourd'hui.

L'Université Laval décerne aujourd'hui également un doctorat honorifique en sciences de l'agriculture et de l'alimentation à M. Bertrand Hervieu, président de l'Institut national de la recherche agronomique de France. M. Jean-Paul Laforest, doyen de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, présentera dans quelques minutes cet éminent scientifique que l'Université Laval se réjouit d'accueillir parmi ses diplômés.

Une cérémonie de cette envergure nécessite, vous vous en doutez bien, une organisation sans faille. Je tiens à remercier le personnel du Bureau du secrétaire général, en particulier celui de la section des diplômes, ainsi que le personnel du Service des communications, pour leur dévouement au cours des dernières semaines. C'est grâce à toutes ces personnes que cette célébration peut se dérouler à la perfection et rester dans votre mémoire comme une grande fête.

Il est temps de clore ce discours, car je crois sentir votre impatience de tenir enfin le diplôme que vous méritez. Chers diplômés, je vous offre mes sincères félicitations pour cette réussite remarquable. Je vous souhaite un avenir heureux et rempli de succès au service de vos concitoyens et de toute la société, dans le respect de la planète terre qui nous porte et nous nourrit.

 
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