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Allocution de M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, à la remise d'un doctorat honorifique au professeur Luigi Labruna,
le jeudi 6 mars 2003, à 18 h,
au Musée de l'Amérique française

Monsieur le Récipiendaire d'un doctorat d'honneur,
Mesdames les Vice-rectrices,
Messieurs les Vice-recteurs,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames les Doyennes, Messieurs les Doyens,
Chers collègues,
Distingués invités,

Nous sommes réunis aujourd'hui pour la remise d'un doctorat d'honneur au professeur Luigi Labruna, doyen de la Faculté de droit de l'Université Federico II de Naples et président du Conseil national des universités d'Italie. Mais avant de parler de cet homme remarquable, permettez-moi de vous expliquer brièvement le contexte particulier de cette cérémonie.

L'Université Laval décerne généralement des doctorats d'honneur au moment des collations de grades, au printemps, plus précisément au mois de juin. Or, cette année, elle déroge à ses habitudes, car elle commémore en 2002 et 2003 deux étapes marquantes de son existence : le 150e anniversaire de l'octroi de sa charte par la reine Victoria en 1852 et le 340e anniversaire de la fondation de l'institution qui lui a donné naissance, le Séminaire de Québec, en 1663.

Dans le cadre de ces Grandes Fêtes, toute une série d'activités ont été organisées pour souligner le riche héritage de notre université, faire connaître les différents volets de sa mission et ses projets de développement. Le colloque international "Espaces intégrés et gestion des ressources naturelles dans l'Empire romain" s'inscrit dans la programmation des Grandes Fêtes. Il est organisé par le Groupe de recherche d'histoire romaine, sous la présidence d'honneur de M. Labruna. Je tiens à remercier le Musée de la civilisation et sa directrice, Mme Claire Simard, de mettre ce soir à notre disposition ce lieu historique qu'est la chapelle du Musée de l'Amérique française.

Je veux donc dire ma fierté d'accueillir, parmi la grande famille des diplômés de l'Université Laval, M. Luigi Labruna qui, tout au long de sa vie, a gardé au centre de ses préoccupations l'enseignement et la recherche dans le domaine du droit.

Deux facultés de notre université - la Faculté de droit et la Faculté des lettres - ont uni leurs démarches pour la remise de ce doctorat honorifique. Comme vous le savez, le parcours du professeur Labruna reflète un engagement envers tous les aspects de la vie universitaire. Professeur, chercheur, puis doyen, ses intérêts vont du droit romain aux antiquités gréco-romaines en passant par le rôle social de l'université. M. Labruna incarne donc tout à fait une orientation que l'Université Laval a adoptée depuis plusieurs années : la multidisciplinarité. Chez lui, le droit et l'histoire se sont toujours côtoyés. Par ses recherches et ses nombreuses publications, il a bien montré qu'au siècle de l'électronique, il peut être fécond de s'appuyer sur les principes des juristes romains pour trouver des solutions inédites aux problèmes soulevés par les profonds bouleversements de notre société. Or, à l'Université Laval, un projet interdisciplinaire des chercheurs de la Faculté de droit et de la Faculté des lettres, notamment de l'Institut des études anciennes, porte justement sur le rôle du droit romain dans la culture juridique québécoise.

Il est une dimension de la carrière du professeur Labruna qui correspond tout à fait à une autre orientation de l'Université Laval : l'internationalisation. Ses réflexions et interventions constituent en effet un modèle d'ouverture scientifique et de coopération internationale. Je souhaite que les relations avec l'Université de Naples s'intensifient et donnent lieu à des échanges fructueux entre les professeurs et les étudiants de nos deux établissements.

Ces quelques mots ne font hélas! qu'effleurer les qualités et les réalisations de M. Labruna, et je laisserai à Mme Ella Hermon, professeure titulaire d'histoire romaine de la Faculté des lettres, le soin de retracer l'itinéraire impressionnant de M. Labruna dans quelques instants.

Décerner un doctorat honorifique, c'est bien sûr souligner le caractère admirable de la carrière d'une personne. Mais c'est aussi fournir à nos diplômés des modèles qui pourront les inspirer au cours de leur vie professionnelle et personnelle. Je n'hésiterai pas à inciter les étudiants de l'Université Laval à suivre les pas de M. Luigi Labruna, lui dont les activités ont toujours été marquées au sceau de l'excellence.

M. Labruna, vous qui réunissez si bien les qualités que nous nous efforçons d'inculquer à nos étudiants, je crois sincèrement que notre université s'enrichit en vous accueillant parmi ses docteurs honoris causa.

Je souhaite que cette marque de reconnaissance soit pour vous un encouragement à poursuivre vos études, vos recherches et vos interventions si nécessaires dans un monde plus que jamais à la recherche de sens et de valeurs humanistes.

Je vous remercie.

 
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