entete Université Laval

Allocution prononcée par M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, à la rencontre "autour du 8 mars 2003", le mercredi 26 février 2003, à 19 h, à l'Amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins

Madame la Sous-ministre associée à la condition féminine,
Madame la Titulaire de la Chaire d'étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes,
Chères collègues,
Distinguées invitées,

Je suis très honoré d'avoir été invité à prendre la parole ce soir devant cette noble assemblée.

Mes premiers mots seront pour rendre hommage à toutes les professeures, professionnelles et étudiantes, employées et autres qui ont contribué au développement du Groupe de recherche multidisciplinaire féministe depuis 20 ans. Je veux rappeler que c'est grâce à la qualité des recherches pilotées par ce regroupement que l'Université Laval a obtenu, en 1987, l'une des cinq chaires d'études sur les femmes mises sur pied par le Secrétariat d'État du gouvernement fédéral.

Célébrer un anniversaire, c'est d'abord prendre conscience du chemin parcouru et, dans le cas du GREMF et de la Chaire Claire-Bonenfant, il n'est point besoin de faire de longs discours. Chacun et chacune d'entre vous connaît bien le travail remarquable qui a été accompli.

Célébrer un anniversaire, c'est aussi prendre conscience de la situation actuelle. Au cours des 20 dernières années, les femmes ont vu leur condition s'améliorer sur bien des plans, mais vous le savez toutes et tous, beaucoup reste à faire. Le pourcentage de femmes dans des postes de commande augmente mais lentement. Le pourcentage de femmes dans les disciplines des sciences et du génie progresse mais à petits pas. Outre le faible nombre de femmes faisant carrière dans ces domaines, peu d'entre elles y occupent des postes de responsabilités. Claire Deschênes, titulaire de la Chaire CRSNG/Alcan pour les femmes en sciences et en génie au Québec le dit bien dans son texte de présentation d'un numéro récent de la revue Recherches féministes : "Ce dernier élément est crucial dans un contexte de mondialisation et d'ouverture des marchés où les sciences et les technologies deviennent des lieux stratégiques de pouvoir et d'action sur la société."

À l'Université Laval, alors que 58% de la population étudiante est féminine, les femmes ne représentent que 24% du corps professoral. Dans la campagne électorale qui m'a mené au poste de recteur, j'ai fait valoir sur toutes les tribunes l'importance d'arriver un jour à un équilibre hommes-femmes au sein du corps professoral de notre université, et je compte bien prendre les mesures nécessaires. Je crois avoir donné l'exemple en nommant dans mon équipe de direction trois femmes compétentes à des postes clés, soit presque la moitié de l'équipe de direction de l'université.

Célébrer un anniversaire, c'est enfin prendre conscience du chemin qui reste à parcourir. Le thème de cette rencontre autour du 8 mars, "Femmes, vers quoi allons-nous?" offre justement l'occasion d'examiner les tendances qui se font jour et d'essayer d'entrevoir leur portée. Je crois pour ma part qu'il nous incombe, à vous les femmes et à nous les hommes qui croyons à la cause féministe, il nous incombe de rester vigilants.

Il nous faut continuer à promouvoir l'égalité des chances pour les femmes et les hommes de notre société.

Il nous faut continuer d'intéresser les jeunes filles aux professions traditionnellement occupées par des hommes, entre autres par une orientation professionnelle adéquate.

Il nous faut continuer de donner confiance aux jeunes filles pour que celles qui le désirent deviennent des chefs.

Il nous faut continuer de réfuter les discours, les gestes, les écrits qui contribuent, parfois de façon subtile, à minimiser ou à dénigrer le rôle de la femme.

Il nous faut enfin continuer les recherches sur la condition des femmes dans l'esprit de multidisciplinarité qui a toujours caractérisé les travaux du GREMF et de la Chaire Claire-Bonenfant.

Ma liste pourrait évidemment être beaucoup plus longue, mais je m'arrêterai ici en vous disant merci.

Merci aux membres du GREMF qui contribuent à la réflexion sur le rôle des femmes et à l'avancement de la recherche féministe. À ce propos, je suis fier d'annoncer ce soir la création de l'Université féministe d'été sur le campus de l'Université Laval. La première session de formation se tiendra en juin 2003 et portera sur les jeunes, la culture et la société. L'Université féministe d'été permet d'obtenir trois crédits de participation si vous êtes au premier cycle, au deuxième cycle ou aux études libres, ou une attestation de participation. Voilà une belle initiative qui donnera encore plus de visibilité aux études féministes et à toute notre université!

Merci aux membres de la Chaire Claire-Bonenfant qui étudient les valeurs, les structures et les rapports sociaux qui maintiennent les inégalités entre les femmes et les hommes.

Merci aux membres des différents regroupements de femmes qui sont ici ce soir et dont l'action est si précieuse pour faire évoluer la place de la femme dans notre société.

Vous êtes toutes des modèles pour les jeunes filles d'aujourd'hui. Vous leur donnez espoir. C'est grâce à vos succès et à vos interventions qu'à leur tour elles seront attirées par vos carrières et qu'elles joueront dans notre société le rôle qui correspond à leurs talents et à leurs qualités.

 
visitez
ulaval.ca
© 2009 Université Laval, tous droits réservés