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Allocution de M. Michel Pigeon, recteur de l'Université Laval, à la cérémonie de clôture de la Semaine de l'entrepreneuriat,
le jeudi 14 novembre 2002,
à 17 h 30, au Cercle du Pavillon Alphonse-Desjardins

Monsieur le Vice-recteur au développement,
Mesdames et Messieurs les doyennes et doyens,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs,
Chers professeurs, chers étudiants et étudiantes,
Distingués invités et chers amis,

En premier lieu, permettez-moi de vous dire tout le plaisir que j'ai de me retrouver avec vous pour la clôture de la Semaine de l'entrepreneuriat sur le campus de l'Université Laval, et de remercier les organisateurs de l'invitation qu'ils m'ont faite. En ce début de mandat, je suis heureux de pouvoir rencontrer des membres de la communauté universitaire, et de partager quelques réflexions avec eux.

La semaine que nous terminons visait à rassembler des personnes-ressources afin d'offrir du soutien et des conseils aux membres de la communauté universitaire qui souhaitent contribuer à leur formation en lançant leur propre entreprise, et en acquérant la formation requise pour ce faire.

Je désire féliciter et remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont œuvré à l'organisation de cette semaine, c'est-à-dire le Vice-rectorat au développement, Entrepreneuriat Laval, le Centre d'entrepreneuriat et de PME ainsi que le Regroupement des étudiants entrepreneurs. Je veux aussi remercier Monsieur Philippe Gabelier, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a accepté d'en être le président d'honneur. Je félicite enfin les récipiendaires des prix du Concours d'idées d'entreprises. Je veux les féliciter non seulement pour le prix mérité, mais aussi pour l'initiative qu'ils ont démontrée, car qui dit entrepreneuriat, dit aussi un certain nombre de valeurs et de qualités. Permettez-moi de vous en énumérer certaines des plus importantes.

Il y a d'abord la créativité, c'est-à-dire la capacité de concevoir à partir d'idées nouvelles, d'imaginer de nouveaux produits ou services qui n'existaient pas auparavant, de s'inspirer de son imagination pour concrétiser un projet. D'ailleurs, cette créativité peut et doit jaillir tout autant chez nos étudiants et étudiantes en sciences et en génie que chez ceux et celles qui sont en littérature, en philosophie ou en administration. Qui dit " idées nouvelles " dit aussi innovation, donc la capacité de " voir autrement ", de modifier les anciennes façons de faire, de percevoir et d'imaginer les éléments existants d'une autre manière, donc de renouveler de façon dynamique le fonctionnement d'une organisation, d'un groupe, d'un projet.

Dans un certain sens, cette capacité de voir autrement tient aussi à l'acceptation lucide de sa propre ignorance, car comme l'affirmait Benjamin Disraéli, " être conscient que l'on est ignorant est un grand pas vers le savoir. " L'ancien recteur Michel Gervais adaptait cette maxime en répétant souvent qu'à l'Université, nous devions amener nos étudiants à lutter contre deux formes d'ignorance, d'abord l'ignorance de sa propre ignorance, puis l'ignorance que seule l'étude et la recherche peuvent permettre de combler.

La créativité et la capacité d'innovation supposent également du leadership, qui est l'aptitude à se mobiliser et à mobiliser et à motiver les gens vers l'action et à leur conférer le goût d'agir. Ce dont il est question ici, en filigrane, ce sont évidemment des qualités de communication et la foi dans le travail d'équipe, lesquelles sont des compétences que l'on attend de tout diplômé universitaire.

Tout cela demande enfin l'engagement, la passion et le désir de vouloir changer son milieu et de le rendre meilleur. Cela suppose aussi la volonté de réaliser, donc de matérialiser ses idées, de prendre des risques et d'agir pour réussir. Enfin, chez toute personne qui se veut entrepreneur, comme d'ailleurs chez tout étudiant et étudiante, on doit pouvoir déceler le besoin d'accomplissement, la motivation nécessaire à la réalisation concrète de projets, le désir de construire et de se réaliser.

Lorsque j'énumère cet ensemble de valeurs et de qualités, je réalise à quel point le thème de la Semaine de l'entrepreneuriat, " Fais décoller ton idée ", était approprié pour sensibiliser toute notre communauté à l'entrepreneuriat. Cette sensibilisation est importante, car la formation à l'entrepreneuriat doit concourir à la mission fondamentale de formation et d'éducation de l'Université Laval et en faire intimement partie. Les valeurs et qualités énumérées tantôt ne valent pas que pour les étudiants et étudiantes de " Facto " ou " d'Entrepreneuriat Laval. " Elles constituent un véritable programme pour toute notre population étudiante.

Notre université, on le répète souvent, est une véritable pépinière d'entreprises. Plusieurs de ces entreprises sont même devenues d'importants employeurs de la région de Québec. Les retombées économiques ainsi générées sont évaluées à près de 60 millions de dollars pour la région. Fait intéressant, ce phénomène ne semble pas près de s'arrêter. En effet, un récent sondage effectué auprès de nos étudiants indique que plus de 1 000 d'entre eux chercheraient activement à démarrer une entreprise, et cela tout autant chez les femmes que chez les hommes. Ces étudiants proviennent de tous les secteurs de l'Université, ce qui est fort stimulant.

Ces jeunes entrepreneurs, je me permets d'insister, ont besoin d'une formation solide, qui leur donne les compétences et les outils requis pour réussir leurs projets. Ces compétences, ce sont les toutes ces aptitudes qui sont en lien avec les différents savoirs, c'est-à-dire les connaissances, le savoir être, le savoir-vivre ensemble et le savoir-faire qui permettent aux étudiants et aux étudiantes de réaliser avec efficacité leur rêve. L'Université Laval veut développer et reconnaître ces compétences chez ses étudiants et étudiantes. À cette fin, elle souhaite bonifier la formation et la recherche dans le champ de l'entrepreneuriat.

Au plan de la formation, nous avons pour objectif la création d'un profil de ce type dans nos programmes de formation, un peu à l'instar du profil international. De cette façon, l'Université voudra offrir aux étudiants de toutes les disciplines l'occasion de s'approprier les valeurs et les compétences nécessaires durant leur séjour sur notre campus. Je suis heureux de constater qu'un comité regroupant notamment cinq facultés de l'Université est au travail à ce sujet. Au plan de la recherche, nous viserons la mise sur pied d'une " Chaire en innovation et entrepreneuriat " qui permettra de suivre les tendances entrepreneuriales et qui servira de catalyseur pour les projets de recherche sur le sujet.

Il est important de comprendre que l'Université Laval ne prend pas aujourd'hui un virage radical. En effet, il existe à Laval depuis des années un centre sur l'entrepreneuriat et la PME, et Entrepreneuriat Laval est là, actif, depuis au moins une décennie. Je rends hommage à ceux et celles qui ont veillé à son développement, au premier chef à Yvon Gasse. Mais de la même façon que nous nous sommes donnés, en quelque sorte, une marque de commerce avec l'internationalisation de notre formation, nous pensons qu'il est temps de consolider nos acquis en formation entrepreneuriale.

L'enjeu est à la fois simple et très stimulant : nous avons la chance de positionner notre établissement comme chef de file du réseau universitaire canadien pour le développement d'initiatives entrepreneuriales par et pour des membres de notre communauté, et de ce fait, d'attirer ici un plus grand nombre d'étudiants et d'étudiantes intéressés par cette formation. Il me semble qu'il s'agit là d'un enjeu enthousiasmant.

Ce même enthousiasme motive d'ailleurs les promoteurs du projet de création d'un " Centre en innovation et entrepreneuriat, " centre qui pourrait être logé dans un nouveau pavillon à construire sur le campus. Ce pavillon, selon les plans actuels, serait surtout construit à l'aide de contributions du secteur privé recueillies dans le cadre de la prochaine grande campagne.

Beaucoup d'organismes, sur notre campus, oeuvrent au développement de l'entrepreneuriat, et il n'est que souhaitable que ces divers organismes puissent développer l'efficacité d'action et la qualité de formation que seul leur rassemblement sous un même toit pourra permettre. Des partenaires externes pourraient aussi y être accueillis afin de créer une synergie féconde pour le développement économique de la région et du Québec. Il s'agit d'un projet qui viendra compléter le travail de formation et offrir aux étudiantes et étudiants un accompagnement personnalisé dans le développement de leurs projets et initiatives de toutes sortes.

Qui aurait dit, il y a 150 ans, que les voies de l'enseignement supérieur prendraient les chemins que nous suivons aujourd'hui ? Personne, cela va de soi. Qu'il s'agisse des développement sidérants des sciences humaines, des sciences de la santé ou des sciences pures, le dernier siècle et demi a vu la formation supérieure littéralement faire exploser les frontières du savoir. Par l'internationalisation de notre formation tout autant que par l'éducation à l'entrepreneuriat et aux valeurs qu'elle sous-tend, l'Université Laval continue d'être fidèle à elle-même en étant à l'avant-garde de l'enseignement supérieur en langue française, et d'être un lieu fécond d'initiatives éducatives largement imitées.

À vous tous et toutes qui rendez cela possible, je vous dis un grand merci au nom des étudiantes et des étudiants qui en sont les premiers bénéficiaires.

Merci de votre attention.

 
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