entete Université Laval

DÉCLARATION DE M. FRANÇOIS TAVENAS, RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ LAVAL, AU TERME DE LA SÉANCE DU CONSEIL UNIVERSITAIRE DU MARDI, 11 JUIN 2002.

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil universitaire,

La séance de ce matin a été la dernière que j'ai eu l'honneur de présider en ma qualité de recteur de cette institution. Avant clore cette réunion, permettez-moi de vous adresser ce dernier message.

Premièrement, je veux vous remercier, tous et toutes, du service inestimable que vous rendez à l'Université Laval en siégeant sur ce Conseil. Cette tâche est certainement très exigeante par la lecture et la réflexion qu'elle vous impose et elle peut parfois vous paraître ingrate, mais je veux que vous sachiez qu'elle est très appréciée par vos pairs. Je veux aussi vous remercier de la collaboration remarquable que vous m'avez toujours apportée dans ma tâche de président de ce Conseil, et je veux remercier aussi le Secrétaire général et les membres de son personnel qui permettent le fonctionnement ordonné des séances de ce Conseil.

Deuxièmement, et regardant vers le futur, il me semble important que toute notre communauté réalise à quel point l'Université Laval fait face à de grands défis du fait de certaines caractéristiques de son bassin de recrutement et de son milieu environnant : le déclin démographique de l'Est du Québec et la présence encore faible du secteur industriel dans notre région portent en effet en eux des risques pour la poursuite du progrès de notre institution. Dans ce contexte, on peut dire que l'Université Laval est porteuse du devenir de sa région beaucoup plus que l'inverse. La prise de conscience de cette situation doit avoir des conséquences pour notre Université et pour tous les membres de la communauté universitaire. Pour continuer à offrir un enseignement de qualité et maintenir sa position comme grande université de recherche, L'Université Laval se doit, plus que d'autres, d'être novatrice, audacieuse, ouverte et branchée sur le monde bien au-delà de notre région et de notre province. Elle se doit d'être ouverte au changement, à l'affût des idées nouvelles. Il en va de l'avenir de notre établissement en se rappelant toujours cette parole de Deming : " Change is mandatory, survival is optional ; Choose wisely ".

Troisièmement, les événements des récents mois et le non-aboutissement de l'élection au rectorat doivent obliger les membres de toutes les instances de l'Université Laval à réfléchir sérieusement sur la gouvernance de cette institution de haut savoir, et plus particulièrement sur le mode de sélection du recteur. Lorsqu'on compare ce qui s'est passé ici en avril à ce qui vient de se passer à peu près en même temps à l'Université McGill, à l'Université du Québec, à l'UQAM ou à l'Université de Montréal, on doit reconnaître que l'Université Laval a un sérieux problème de gouvernance. A en juger par les très nombreux commentaires convergents que j'ai reçus au cours des dernières semaines de la part d'amis et partenaires de l'Université, le débat ne pourra pas être évité.

Enfin, je voudrais partager avec vous ma grande préoccupation quant aux effets internes de la campagne électorale et des événements qui ont suivi la réunion du collège électoral du 3 avril dernier. Ces évènements ont semé beaucoup de division - le mot n'est pas trop fort - au sein de notre communauté. Je ne suis pas réputé pour citer souvent le Nouveau Testament, mais je crois qu'il y a une phrase de l'évangile de Mathieu qui nous concerne plus particulièrement, et qui mérite sérieuse réflexion de la part de tous. Je cite : " Tout royaume divisé contre lui-même sera détruit, et toute ville ou maison qui est divisée contre elle-même ne pourra subsister. " Fin de la citation.

Je souhaite vivement que notre communauté retrouve rapidement cette unité que personne, pour quelque motif que ce soit, ne devrait avoir le droit de compromettre. J'espère que l'élection du 15 octobre prochain sera l'occasion pour toute notre communauté de recréer l'unité dont l'Université Laval a un besoin impérieux pour remplir sa mission fondamentale de formation des personnes et de recherche de la connaissance, et pour rappeler comme il se doit et avec fierté ses origines multi séculaires en cette année des Grandes Fêtes.

Quant à moi, les cinq dernières années ont été passionnantes et je remercie toute la communauté de m'avoir donné le privilège de diriger la première université francophone d'Amérique et l'une des grandes universités de recherche du Canada et du monde francophone. J'y ai consacré beaucoup de temps et d'énergie et, grâce à la collaboration de tous, l'Université a progressé de façon remarquable malgré un contexte particulièrement défavorable. Je termine ce mandat avec le sentiment d'avoir atteint la grande majorité des objectifs que j'avais proposés lors de l'élection de 1997. Je conserverai un grand intérêt pour l'Université Laval et son évolution et j'ai déjà assuré nos partenaires de la Fondation et de la grande campagne de souscription de ma disponibilité pour faire avancer les dossiers importants au cours des prochains mois. Je souhaite un avenir des plus fructueux à l'Université Laval. Je souhaite au prochain recteur tout le succès possible et autant de satisfaction que j'ai pu en avoir à assumer cette fonction exigeante au service de cette très grande université.

Je vous remercie.

 
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