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Allocution de M. François Tavenas, recteur de l'Université Laval, à l'occasion de l'annonce de projets de recherche de l'IRSCC à l'Université Laval, le 15 novembre 2001, à 14h00.

Monsieur le Ministre des Travaux publics et des Services Gouvernementaux et Receveur général du Canada,
Madame la Députée de Louis-Hébert,
Monsieur le Délégué universitaire des Instituts de recherche en santé du Canada,
Madame la Vice-Rectrice,
Monsieur le Président de la Commission de la recherche,
Madame la Vice-Doyenne,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Permettez-moi de vous souhaiter tout d'abord la plus chaleureuse bienvenue à l'Université Laval. Première université canadienne dont les origines remontent à 1663, en Nouvelle-France, l'Université Laval est, de par son histoire, la source de tout l'enseignement supérieur en langue française en Amérique. Elle est aussi, aujourd'hui, le moteur du développement culturel, économique et social de sa région et de tout l'est du Québec en même temps qu'un leader dans le monde francophone.

En premier lieu, je désire remercier le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, Monsieur Alfonso Gagliano, d'avoir accepté de venir faire lui-même cette annonce de l'octroi de quelque 10,1 millions de dollars en vue de financer des projets de recherche à l'Université Laval. Monsieur Gagliano est devenu, au fil des années récentes, un visiteur assidu de notre ville, et je suis heureux de l'accueillir à l'Université Laval aujourd'hui.

Par les octrois annoncés aujourd'hui, ce sont quelque 28 projets de recherche qui seront réalisés sur des périodes de deux à cinq ans et qui couvrent tout le spectre de la recherche en santé : la recherche biomédicale, la recherche clinique, la recherche sur la santé des populations et la recherche sur les services de santé. L'annonce que vous faites aujourd'hui vient s'ajouter à d'autres annonces antérieures, dont celle du 23 mai dernier, alors que le ministre de la santé, Monsieur Alan Rock, dévoilait ici même des projets pour une valeur de 81 millions de dollars octroyés aux chercheurs en santé des universités québécoises, annonce qui concernait directement 51 chercheurs de l'Université Laval pour près de 16 millions de dollars.

C'est un honneur qui nous touche, et que nous apprécions à sa juste valeur. Mais c'est un honneur qui, avant tout, rend un hommage à la qualité de la recherche en santé réalisée à Québec par les chercheurs de l'Université Laval.

L'annonce d'aujourd'hui me permet à nouveau de dire publiquement à quel point je me réjouis, en ma qualité de recteur de l'Université Laval, du fait que depuis quatre ans, le gouvernement du Canada a réussi, face au défi de la recherche scientifique canadienne, à " appuyer sur tous les bons boutons. "

Qu'il s'agisse en effet de la création des Instituts de recherche en santé du Canada, de la création de la Fondation canadienne pour l'innovation ou encore du programme des Chaires de recherche du Canada et de l'augmentation des budgets des organismes subventionnaires, les investissements du gouvernement du Canada en soutien à la recherche universitaire ont été massifs. Les universités canadiennes ont vu ainsi s'améliorer considérablement leur capacité d'attirer et de retenir des chercheurs de haut niveau, leur donnant les moyens de contrer la dérive vers le sud de nos meilleurs cerveaux. Ces chercheurs ont pu bénéficier de moyens accrus et d'infrastructures à la fine pointe pour exercer leur créativité et contribuer à l'avancement des connaissances et à la solution des grands problèmes auxquels notre société est confrontée. Par la mise en commun de ces nouveaux programmes fédéraux de soutien à la recherche, des ressources mises à notre disposition par le gouvernement du Québec et des ressources propres de nos établissements, l'Université Laval a pu, par exemple, attirer de chercheurs des États-Unis et d'Europe pour constituer une équipe de recherche de classe internationale en neuropsychiatrie autour du Dr Michel Maziade, détenteur d'une Chaire de recherche du Canada.

Je suis heureux que l'annonce de cet après-midi vienne ainsi confirmer encore une fois l'engagement ferme et concret du Gouvernement du Canada envers une recherche de haut niveau à l'Université Laval. Enfin, vous me permettrez de me réjouir de la performance des chercheurs de notre université, eux qui obtiennent tout près de 20 % des fonds alloués cette année aux universités québécoises par les Instituts canadiens de recherche en santé. Je veux répéter ici que l'Université Laval est prête à contribuer à l'objectif qui consiste à faire passer le Canada du 15e au 5e rang mondial pour ce qui est des investissements en recherche et développement.

Mais cette réjouissance ne doit pas nous faire oublier que le monde dans lequel nous vivons connaît des moments bien difficiles. Au-delà des actes terroristes qui ont frappé nos voisins américains et au-delà des actes de représailles qui s'exercent sur l'Afghanistan, au-delà de cette logique de guerre, on voit se matérialiser des conflits identitaires d'un type nouveau qui appellent des efforts de réflexion renouvelés. Les politiques sont bien sûr sollicitées en première ligne, mais les universitaires ont aussi l'obligation de se mobiliser pour poursuivre et approfondir les réflexion amorcées par un Samuel Huntington, avec son Choc des civilisations ou par un Amin Maalouf avec ses Identités meurtrières. Nous avons l'obligation, à l'image d'Alain Touraine, de remettre en question les schèmes de pensée qui ont guidé nos analyses de la société et du monde pour intégrer les nouvelles dimensions de diversité culturelle et religieuse qui doivent s'ajouter aux disparités économiques pour comprendre ce monde complexe dans lequel nous vivons. Dans cette situation nouvelle et incertaine, la tentation est grande de céder à la crainte, au repli sur soi, à l'inaction.

Pour ma part, je crois au contraire que nous devons intensifier notre réflexion, et continuer à agir, à progresser, à faire ce que nous avons tous à faire pour favoriser la poursuite du progrès de notre société et du monde. Dans cette perspective, les universitaires de 2001 ont une responsabilité encore plus grande de maintenir leurs efforts de création, de développement et de transmission des connaissances afin d'aider nos concitoyens et concitoyennes à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, et pour trouver les solutions aux problèmes de tous ordres vécus par chacun et chacune d'entre nous.

L'annonce des octrois qui est faite ici cet après-midi ne concerne pas directement ces questions, mais elle constitue un encouragement clair et important du gouvernement du Canada et des Instituts canadiens de recherche en santé à appuyer la recherche universitaire et un encouragement à tous les chercheurs à poursuivre leur travail, malgré un contexte qui pourrait les en distraire.

J'aime rappeler cette citation de l'auteur anglais Henry George Wells qui écrivait : " L'histoire humaine est devenue une course entre l'éducation et la catastrophe. " En ces temps troublés, difficiles et inquiétants que nous traversons, le rôle de l'institution universitaire dans le monde d'aujourd'hui est probablement plus important que jamais. C'est avec tous nos nombreux partenaires sociaux, dont le gouvernement du Canada, que nous pourrons le mieux arriver à remplir notre mission pour répondre aux attentes de notre société et de l'humanité toute entière.

Je vous remercie de votre attention.

 
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