entete Université Laval

DISCOURS DE LA RENTRÉE prononcé devant les membres
du Conseil universitaire de l'Université Laval,
le mardi 4 septembre 2001,
par M. François Tavenas, recteur,
à la Salle du Conseil
du pavillon Louis-Jacques-Casault.

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil universitaire,

Comme le veut notre tradition, la première séance de notre Conseil universitaire est le moment privilégié où le recteur est appelé à faire un bilan de l'année qui vient de se terminer, mais surtout à esquisser les grandes lignes de ce qui s'annonce. Permettez-moi de maintenir ce matin cette tradition.

I. Bilan de l'année 2000-2001

2000-2001 restera dans notre mémoire l'année de la longue marche vers le réinvestissement gouvernemental en éducation. Chaque université québécoise a eu à formuler ses commentaires sur la Politique de financement élaborée par le ministère de l'Éducation du Québec, puis à rédiger son contrat de performance conformément à cette politique. L'Université Laval n'a pas échappé à cette règle, et l'opération a sollicité temps et énergie de l'équipe de direction pendant une grande partie de l'année universitaire.

Nos efforts ont porté dans deux directions. D'abord, pour la formulation de notre Convention de développement institutionnel et du Contrat de performance qui en découle, nous avons pu nous appuyer sur le travail de mise à jour de la Commission d'orientation, réalisé au printemps 2000, réflexion qui nous avait conduit à l'adoption par ce Conseil et le Conseil d'administration de notre Plan stratégique 2000-2003. De fait, le projet de Convention de développement institutionnel déposé au ministère en octobre 2000 reprenait, en les précisant, toutes nos orientations institutionnelles. Les discussions avec le ministère et le ministre ont amené ce dernier à constater l'excellente performance de l'Université Laval - ce sont ses propres paroles - dans la gestion de ses programmes, ainsi qu'aux chapitres de la diplomation, du développement de la recherche et des coûts d'administration. Finalement, le Contrat de performance, signé le 21 février 2001, reflète l'ensemble de nos orientations et priorités institutionnelles.

D'autre part, nous avons démontré que l'Université Laval assume des responsabilités particulières dans le réseau universitaire québécois et doit, de ce fait, faire face à des coûts d'enseignement et de recherche supérieurs à ceux observés en moyenne dans le réseau. C'est le cas de la formation et de la recherche en agriculture et alimentation, en foresterie et sciences géomatiques, ou des responsabilités régionales de l'Université en médecine dentaire, en musique, ou encore dans le domaine des ressources de la Bibliothèque. Les milieux professionnels intéressés - mobilisés grâce aux interventions, notamment, des doyens d'agriculture et de foresterie - de même que de nombreux partenaires de toute la région nous ont appuyés vigoureusement dans nos démarches. Grâce à ces appuis, grâce aussi au soutien répété des instances et des associations étudiantes et à la suite des efforts soutenus de nombreux membres de l'Université, nous avons pu obtenir une réponse satisfaisante à nos demandes avec l'octroi d'un ajustement de la base de financement récurrent de 8,5 M $. Nous avons également obtenu une subvention non récurrente de 4 M $ pour assurer une transition en attendant les ajustements prévus à certains coûts disciplinaires encore à l'étude (coûts du secteur génie, en particulier). Au total, avec une allocation spéciale de 29,7 M $ pour la durée du Contrat de performance, l'Université Laval obtient 21 % des budgets discrétionnaires récurrents et non récurrents alloués par le ministère aux différents établissements, se situant au deuxième rang à ce chapitre, immédiatement derrière le réseau de l'Université du Québec pris dans son ensemble.

Cet effort important et prolongé en valait la peine, puisque, au terme de ce contrat, l'Université Laval a les moyens de réaliser ses priorités de formation et de recherche dont la pertinence a été reconnue par le ministère de l'Éducation.

Pendant tout ce temps, la vie universitaire ne s'est pas arrêtée pour autant. À l'automne 2000, la population étudiante aux trois cycles se chiffrait à plus de 35 500 étudiants, ce qui dénote une stabilité par rapport aux années précédentes.

Au chapitre des études, nous avons poursuivi la mise en œuvre méthodique des recommandations de la Commission d'orientation. La reconfiguration des programmes s'est développée, permettant de rationaliser l'offre de cours et de favoriser l'ouverture vers d'autres domaines, et donnant la latitude nécessaire à la mise en place des baccalauréats intégrés et des profils internationaux. C'est ainsi que nous avons créé quatre baccalauréats intégrés : en langue française et rédaction professionnelle, en économie et politique, en études internationales et langues modernes et un dernier en anthropologie et ethnologie. D'autres programmes ont été reconfigurés, tels le baccalauréat en administration des affaires et le baccalauréat en architecture.

Nous avons aussi poursuivi activement la mise en place des profils internationaux. À ce jour, 52 programmes ont intégré ces profils, grâce à des partenariats avec 72 universités dans 28 pays. Au cours de l'année écoulée, 151 étudiants ont bénéficié d'une bourse de soutien pour effectuer un séjour d'études d'une ou deux sessions dans le cadre de ces profils. Enfin, les premiers diplômes portant la mention "Profil international" ont été décernés cette année à des étudiants de pharmacie et d'ergothérapie. Nous avons donc beaucoup progressé vers la réalisation du grand objectif que nous nous étions fixé en 1997-1998, soit "Que le caractère international de l'Université Laval et de ses programmes soit accentué et devienne l'une de ses lignes de force".

De son côté, la Commission des études a poursuivi ses efforts de simplification de notre réglementation des études en révisant la procédure d'évaluation des programmes pour les trois cycles. Cette Commission et la Commission des affaires étudiantes ont travaillé de concert à l'élaboration d'une politique sur l'accueil, l'intégration et l'encadrement des étudiants.

Toujours en 2000-2001, nous avons maintenu notre concertation active avec les cégeps. Plusieurs ententes ont été conclues avec des établissements collégiaux de la région, en particulier pour le DEC+BAC en comptabilité et en gestion du tourisme, contribuant ainsi à une meilleure harmonisation des ordres d'enseignement. Dans ce domaine également les recommandations de la Commission d'orientation sont en bonne voie d'être pleinement réalisées. De fait, l'Université Laval se situe aujourd'hui à l'avant-garde des universités québécoises par la qualité de ses relations avec les cégeps.

Le nombre de nos diplômés a légèrement augmenté, puisque aux collations des grades de juin dernier, l'Université Laval a délivré plus de 8000 diplômes, soit environ 6200 au premier cycle, 1590 au deuxième cycle et 227 au troisième cycle.

Pour clore ce survol des réalisations en enseignement, je rappelle que le prix d'excellence en enseignement de l'Université Laval a été décerné à Éric Philippe, professeur à la Faculté de médecine et président de la Commission des affaires étudiantes. Dans quelques minutes, nous aurons l'honneur d'annoncer le prix d'excellence 2001.

Sur le plan de la recherche, une opération importante a marqué le début de l'année universitaire 2000-2001 : la formulation du Plan de développement de la recherche, pour répondre aux exigences du programme de Chaires de recherche du Canada. Il a été élaboré en concertation avec les directions facultaires qui ont défini leurs secteurs et thèmes prioritaires de recherche. Il sera mis à jour chaque année pour refléter l'évolution de nos secteurs d'excellence. Les orientations présentées dans ce plan concordent par ailleurs tout à fait avec celles de la politique scientifique du ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie du Québec.

Les résultats obtenus par nos chercheurs aux concours des organismes subventionnaires témoignent, encore cette année, de l'excellence des travaux menés à l'Université Laval. Au terme de l'année universitaire 2000-2001, les revenus totaux de subventions et contrats de recherche se chiffrent à plus de 164 M $. Pour la première année du programme de Chaires de recherche du Canada, l'Université Laval disposait d'un quota de 16 chaires. À la suite du processus d'examen par le secrétariat des chaires, 14 chercheurs ont été nommés titulaires, résultat qui appuie concrètement le Plan de développement de la recherche de notre université.

Une somme de 15,8 M $ a été attribuée par les Instituts de recherche en santé du Canada à 52 chercheurs de l'Université Laval. À elle seule, l'équipe de Jacques Simard recevra 10 M $ sur cinq ans pour une étude sur les cancers héréditaires, la plus importante subvention de ce programme au Canada.

Au programme Fonds de relève de la Fondation canadienne pour l'innovation, sept chercheurs de l'Université Laval se sont partagé 1,7 M $, somme appariée par un investissement équivalent du gouvernement du Québec.

Le programme stratégique du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie a accordé à l'équipe de Jean Bousquet et Louis Bernier du Centre de recherche en biologie forestière la subvention la plus élevée dans tout le Canada pour une étude en génomique forestière. Le volet Réseau de recherche de cet organisme a alloué une importante subvention à des chercheurs du GIROQ et du Centre d'études nordiques pour une étude des glaces dans le delta du Mackenzie. En ce qui a trait au volet Appareillages, l'Université Laval a reçu 7,65% des subventions du CRSNG, dont un million de dollars au Centre de recherche sur les propriétés des interfaces et la catalyse (CERPIC) en collaboration avec le Centre de recherche en sciences et ingéniérie des macromolécules (CERSIM) pour l'acquisition d'un spectromètre.

Au Fonds FCAR, les chercheurs de l'Université Laval ont obtenu 30 des 42 subventions demandées dans le cadre du programme FCAR-Équipement, soit un taux de réussite remarquable de 71%. Le programme stratégique de professeurs-chercheurs a permis jusqu'ici l'engagement de 15 nouveaux chercheurs. La concurrence pour le soutien aux équipes est également très forte, et 23 équipes sur les 42 en lice ont pu être subventionnées lors du dernier concours.

Au chapitre de la structuration de la recherche, nous avons poursuivi nos efforts de mise en œuvre des recommandations de la Commission d'orientation visant à favoriser le regroupement des chercheurs et le développement des recherches multidisciplinaires. Le modèle des instituts s'étant avéré porteur, deux nouveaux instituts ont été créés, l'Institut sur le patrimoine culturel et l'Institut des affaires électroniques, résultat de la mise en commun des compétences de plusieurs facultés. Dans ces deux domaines, l'Université Laval s'assure ainsi d'un positionnement stratégique au Québec. De plus, deux nouveaux centres de recherche se sont ajoutés aux 34 centres de recherche reconnus par le Conseil universitaire : le Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) et le Centre de recherche interuniversitaire sur l'éducation et la vie au travail (CRIEVAT). Trois chaires de recherche ont vu le jour : la Chaire "Religion, spiritualité et santé", la Chaire sur la dissémination et l'utilisation de la recherche financée par la Fondation canadienne de recherches sur les services de santé et, enfin, la Chaire en journalisme scientifique. Si l'on ajoute à ces nouveautés les sept centres de recherche qui ont subi avec succès leur évaluation périodique, je crois que nous pouvons conclure au dynamisme remarquable des chercheurs de l'Université Laval. Notre approche des regroupements de chercheurs autour de noyaux d'excellence permet à nos centres de recherche d'exercer un pouvoir d'attraction remarquable; ainsi, alors que le problème de la fuite des cerveaux préoccupe les milieux canadiens de la recherche, nous avons pu recruter cette année cinq chercheurs de calibre international au Centre de recherche Université Laval-Robert Giffard pour faire de ce centre l'un des leaders canadiens et mondiaux dans la recherche en santé mentale.

Le dynamisme de nos chercheurs se concrétise dans les avancées qu'ils font faire à la connaissance. Dans ce domaine aussi l'année 2000-2001 aura été remarquable. Comme moi, j'en suis sûr, vous serez fiers d'apprendre que, parmi les dix découvertes scientifiques les plus importantes de l'année selon le magazine Québec Science, cinq sont signées par des chercheurs de l'Université Laval, claire démonstration de la qualité de leurs travaux et de la place centrale que notre université occupe dans le système de recherche québécois.

Dans le domaine du transfert technologique, l'année 2000-2001 aura vu le démarrage des activités de la SOVAR, financée à hauteur de 10 M $ par Valorisation Recherche Québec. Dès ses premiers mois d'existence, la SOVAR a permis la création de trois entreprises de haute technologie issues d'inventions produites dans nos laboratoires, et l'avenir s'annonce des plus prometteurs pour nos chercheurs, notre université et notre région.

Devant toutes ces réalisations, je crois qu'on peut parler à juste titre du dynamisme des chercheurs de l'Université Laval. Depuis 1997, j'ai profité de toutes les tribunes pour souligner à quel point notre université était une grande université de recherche, un moteur du développement scientifique, économique et culturel de la région de Québec et du Québec tout entier, et qu'elle occupait une bonne position parmi les dix grandes universités de recherche du Canada. Je suis heureux de voir que cette position s'est maintenue et que notre action s'est renforcée malgré le contexte financier difficile que nous avons connu depuis quatre ans.

Du côté du rayonnement de l'Université, le Sommet des Amériques a été l'occasion de faire valoir l'excellence de notre Institut québécois des hautes études internationales et de son directeur, Louis Bélanger, que les médias ont consulté comme expert tout au long du Sommet. Le colloque organisé par l'Institut sur "La coopération interaméricaine au-delà du libre-échange" tout juste avant le Sommet a permis de faire le point sur les droits fondamentaux, les clauses sociales et environnementales, la diversité culturelle et la circulation de l'information dans une future zone de libre-échange des Amériques. C'est au cours de ce colloque que la ministre d'État aux Relations internationales du Québec a annoncé la création d'un Centre d'études interaméricaines rattaché à notre institut. D'autre part, l'opération "hébergement" des participants au Sommet parallèle s'est déroulée à merveille grâce au sens remarquable de l'organisation de nos responsables étudiants à qui je rends un hommage particulier pour cette initiative qui a permis d'accueillir 4500 étudiants sur le campus.

Par ailleurs, le congrès de la Fédération des sciences humaines et sociales a réuni sur le campus plus de 6000 participants au mois de mai dernier. Le comité organisateur, présidé par Conrad Ouellon, a fait de cette rencontre un grand succès aussi bien sur le plan scientifique que sur le plan de la participation et des résultats financiers.

Toujours au chapitre du rayonnement, l'entente avec le journal Le Soleil, qui donne aux activités de notre université une place importante dans le quotidien du samedi lu par des dizaines de milliers de personnes dans la région et dans tout l'Est du Québec, a remporté un prix d'excellence canadien pour le meilleur partenariat avec le secteur privé. Cette entente vient d'ailleurs d'être encore améliorée pour accroître la visibilité de l'Université Laval, comme vous pourrez le constater dans quelques semaines.

Enfin, à l'issue d'un concours lancé en novembre 1999, l'Université Laval s'est dotée, comme vous le savez, d'un hymne officiel en vue des célébrations du 150e anniversaire de la Charte en 2002. C'est l'œuvre musicale Savoir et beauté, composée par Jeanne Landry, professeure retraitée de la Faculté de musique, qui a été choisie parmi les 15 œuvres soumises au jury.

Pour sa part, le Vice-rectorat au développement a poursuivi ses efforts de recrutement avec d'excellents résultats, compensant ainsi les effets de la baisse démographique de notre région. L'Association des diplômés de l'Université Laval a poursuivi sa croissance en créant de nouveaux clubs de diplômés au Québec - à Rivière-du-Loup et à Rouyn-Noranda - et dans le monde - à Boston et à Londres - et en faisant passer à plus de 13 000 le nombre de ses membres actifs. La Fondation de l'Université Laval s'est restructurée et s'est préparée à la grande campagne de souscription qui sera lancée en 2002-2003. Au cours de la dernière année, elle a intensifié ses actions de sollicitation avec beaucoup de succès, recevant près de 20 M $ en dons, un record. Ainsi, les fonds capitalisés sous gestion atteignent aujourd'hui 114 M $.

Cette section sur le rayonnement serait incomplète sans la mention des succès de nos étudiants. Que ce soit dans des compétitions provinciales, nationales et internationales, par exemple les Law Games, les MBA Games et le concours de canoë en béton, ou encore dans la tenue des conférences de la Chaire publique de l'ÆLIÉS ou au Gala Forces Avenir, concours où une étudiante de la Faculté des sciences sociales, Véronique Laveau, a remporté le grand prix Personnalité Avenir par excellence, nos étudiants et étudiantes méritent eux et elles aussi un coup de chapeau pour une performance réussie faisant honneur à l'Université. L'Université Laval peut s'enorgueillir de l'engagement de ses étudiants dans de multiples projets mis en valeur par la Vitrine étudiante organisée superbement par la CADEUL et à laquelle la Direction de l'Université a été heureuse d'apporter son appui, puisque cette activité contribue efficacement à faire de l'Université Laval un milieu de vie stimulant comme le proposait la Commission d'orientation.

Ces réalisations nous donnent toutes les raisons d'être fiers de cette université dont toute la communauté a le souci d'accroître la qualité de la formation, de multiplier les réussites en recherche et de contribuer au rayonnement.

Au chapitre de la gestion de l'Université Laval, la mise en place de la nouvelle formule de financement du ministère de l'Éducation, qui comporte un financement à 100% des variations d'effectifs étudiants, nous a conduit à procéder à un ajustement important de notre processus budgétaire. Dans la logique de décentralisation que nous poursuivons depuis 1998, un nouveau mécanisme d'allocation budgétaire aux facultés par le biais des "budgets d'appoint" a été mis en place. Ce mécanisme permet à chaque faculté de prévoir l'évolution de son budget en fonction de ses actions de développement. En plus, il donne au Comité du budget et à tous les doyennes et doyens une image objective de la situation de chaque unité au chapitre des revenus et des dépenses. Un important travail d'information a été amorcé avec les doyennes et doyens et directrices et directeurs de département, et il sera poursuivi dans les prochaines semaines pour assurer que tous maîtrisent bien ce mécanisme et ses conséquences et, surtout, pour aider les gestionnaires à utiliser pleinement et efficacement toutes les marges de manœuvre mises ainsi à leur disposition. Par ailleurs, le budget des acquisitions des ressources de bibliothèque a été accru de 600 000 $ cette année dans le cadre d'un plan de réinvestissement inclus dans notre Contrat de performance qui permettra d'augmenter ce budget de 1,8 M $ d'ici 2002-2003.

Au Vice-rectorat aux ressources humaines, l'année 2000-2001 a été marquée par la création d'un Service des ressources humaines et la nomination de son directeur. Au-delà des obligations traditionnelles d'un tel service, sa mission sera de développer les services de conseil et de soutien aux gestionnaires des départements, facultés et services dans le contexte de la décentralisation. Par ailleurs, l'Université Laval a conclu les négociations pour le renouvellement de la convention collective des médecins cliniciens enseignants et signé la convention collective du Syndicat des maîtres de français langue seconde. Elle a aussi révisé les conditions d'emploi des responsables de formation pratique et les critères de nomination et de promotion des professeurs de clinique à la Faculté de médecine.

Avec la signature du Contrat de performance et les engagements gouvernementaux sur le refinancement, la situation financière de l'Université s'est sensiblement améliorée. Nous avons maintenant les moyens de mettre en œuvre un plan de redressement financier qui nous permettra de mener à terme notre stratégie de renouvellement progressif du corps professoral, puis de dégager la marge budgétaire nécessaire au remboursement sur 15 ans de la dette accumulée au cours des dernières années. À ceux que l'ampleur de cette dette préoccupe, je voudrais souligner qu'elle est le résultat d'une stratégie adoptée par la Direction de l'Université en toute connaissance de cause et appuyée par le Conseil d'administration. De fait, cette dette doit être vue comme un investissement à amortir, investissement que nous avons fait au cours des dernières années pour protéger la place de l'Université Laval dans le Groupe des dix, investissement pour le maintien du renouvellement du corps professoral et d'une certaine capacité de développement, investissement dans la qualité de nos programmes, au moment où le financement gouvernemental était insuffisant. Au vu de la performance de notre université en terme de développement de la recherche ou de la qualité et du dynamisme de nos programmes de formation, cet investissement aura, j'en suis convaincu, été rentable.

Je conclurai ce bilan en exprimant ma fierté devant ces réalisations qui ont consolidé la place de l'Université Laval dans le réseau québécois et canadien des universités et sur la scène internationale, qui lui ont permis de maintenir sa mission globale et sa capacité de développement malgré le contexte financier difficile. L'ensemble de ces progrès met également en évidence l'importance d'établir au point de départ des orientations claires, des orientations qui font l'objet d'un large consensus dans la communauté, et de suivre ces orientations rigoureusement, sans relâche.

Lorsqu'on compare les objectifs collectifs que nous nous étions fixés par la Commission d'orientation en 1997-1998 avec les résultats obtenus jusqu'ici, on peut dire que la mission a été largement accomplie grâce à la collaboration, à l'énergie, à l'esprit d'initiative de toute la communauté universitaire. Notre université a profondément changé dans ses pratiques d'enseignement, de recherche et de gestion et elle est aujourd'hui bien placée pour affronter les défis de l'enseignement supérieur et de la recherche dans un monde de plus en plus intégré, dynamique, mais aussi très concurrentiel. J'en suis fier, bien sûr, de même que mes collègues de l'équipe de direction, mais vous me permettrez aussi de remercier tous les membres de la communauté universitaire pour leur appui constant et leur contribution inestimable, dans un contexte souvent difficile durant l'année dernière, comme tout au long de ces quatre années.

Si le passé est le garant de l'avenir, comme on dit, à quoi nous attendre en 2001-2002 ?

II. Priorités pour l'année 2001-2002

D'abord, l'année 2001-2002 devrait voir l'aboutissement de projets élaborés au cours des dernières années et la consolidation de notre position dans certains secteurs. Au cours des prochains mois, notre attention devra se porter sur la mise en œuvre du Contrat de performance que nous avons signé avec le ministère. À cet égard, les doyennes et doyens ont été invités à préciser leurs pistes d'action et leurs priorités, et le Bureau de planification et d'études institutionnelles a amorcé l'élaboration d'indicateurs pour assurer le suivi des engagements de l'Université. Il faudra bien sûr raffiner ces outils au cours des années, mais nous disposerons déjà d'une base solide.

Au chapitre des études, une grande attention sera portée à l'accueil et l'encadrement des étudiantes et étudiants pour optimiser leurs perspectives de succès et, ainsi, respecter nos engagements d'améliorer encore nos taux de diplomation. Dans la foulée des travaux de la Commission des études et de la Commission des affaires étudiantes, le vice-recteur aux affaires académiques et étudiantes présentera très bientôt une Politique d'accueil et d'encadrement qui comprendra un mécanisme de suivi de sa mise en œuvre. À l'image de l'étude réalisée récemment par la Faculté des lettres, toutes les facultés seront invitées à déterminer les facteurs pédagogiques et personnels qui contribuent au succès de leurs étudiantes et étudiants. Par ailleurs, pour donner suite au rapport de la Commission des États généraux sur la situation et l'avenir de la langue française au Québec, nous ferons le point sur nos politiques liées à la qualité du français et de la formation. De plus, nous allons reprendre l'évaluation systématique des programmes selon la nouvelle procédure adoptée l'an dernier et en nous appuyant sur du personnel spécialisé en évaluation. Enfin, la Commission des études procédera à un examen de notre offre de programmes, avec l'objectif de dégager l'image d'un "écosystème de formation".

De son côté, le Bureau international poursuivra son travail pour intégrer de plus en plus de profils internationaux dans l'ensemble de nos programmes et pour offrir d'autres activités de formation à la réalité internationale. Plus de 400 étudiants profiteront cette année seulement de stages structurés à l'étranger, et nous serons en bonne voie d'atteindre notre objectif de voir 20% de nos diplômés ayant fait un séjour d'études à l'étranger. J'ai par ailleurs demandé à la Commission des études de procéder, en collaboration avec le Bureau international et les facultés, à un examen de notre expérience dans la mise en œuvre des profils internationaux pour en dégager des pistes d'action en vue d'améliorer encore nos pratiques en cette matière.

Au chapitre des études de deuxième et de troisième cycle, notre université, pour consolider sa position dans le Groupe des dix et exploiter pleinement la croissance de ses activités de recherche, doit déployer des efforts en matière de recrutement, de durée des études et de taux de diplomation. Nous nous étions donné cet objectif avec la Commission d'orientation et nous avons pris des engagements très clairs à cet égard dans le Contrat de performance. Dans cette perspective, la Faculté des études supérieures est en train de mettre en place de nouvelles méthodes de soutien et d'encadrement des directions de programme pour nous aider en ce sens. Elle vient également de terminer une réflexion sur le soutien financier aux étudiantes et étudiants et a proposé une approche intégrée pour permettre aux facultés de déployer plus efficacement les moyens financiers accessibles en tenant compte de la situation propre à chaque secteur disciplinaire.

En matière de formation continue, nous allons poursuivre nos efforts pour mieux répondre aux besoins de perfectionnement de nos diplômés et de la population en général, et continuer d'améliorer nos modalités d'intervention, en particulier en réponse aux besoins des secteurs de l'éducation et de la fonction publique et parapublique.

L'une de mes grandes préoccupations au cours de la prochaine année sera l'intégration des technologies de l'information et de la communication en enseignement ainsi qu'en gestion. Nous n'avons d'autre choix que d'adapter notre pédagogie au progrès des nouvelles technologies. Nous pourrons nous appuyer sur les expériences concluantes de la Faculté des sciences de l'administration et de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation pour progresser en ce sens. De plus, une réflexion sur le cadre d'évolution des technologies de l'information à l'Université Laval mobilisera l'attention du Comité de coordination des technologies de l'information, de même que l'élaboration d'une approche centrée sur le service aux étudiants. Enfin, nous veillerons à l'extension du réseau de communication avec les centres hospitaliers.

Dans le domaine de la recherche, nous devrons veiller à renforcer notre position dans les programmes des Instituts de recherche en santé du Canada et dans le programme de chaires industrielles du CRSNG. L'Université Laval compte maintenant cinq instituts; il nous faudra prendre des mesures pour les consolider et assurer leur développement. Nous devrons également faire progresser notre réflexion sur la structuration de la recherche dans le domaine de l'environnement où l'Université Laval possède des compétences d'une très grande diversité et de calibre international et où nous pourrions développer beaucoup plus de visibilité et d'impact. L'une des activités marquantes de la prochaine année sera sans doute la signature du nouveau contrat d'affiliation avec le CHUQ, qui servira de modèle pour les autres centres de recherche affiliés à notre université.

Sur le plan des ressources humaines, l'année 2001-2002 devrait voir l'aboutissement des négociations entourant le renouvellement de la convention collective du SPUL, et l'amorce des négociations avec l'Association des dentistes cliniciens enseignants. Par ailleurs, une nouvelle politique de gestion des cadres sera déposée dans quelque temps au Conseil d'administration. Enfin, le vice-recteur aux ressources humaines se penchera sur l'élaboration de mesures susceptibles d'accroître l'attraction et la rétention des professeurs dans un contexte de concurrence toujours plus vive entre les universités de toute l'Amérique du Nord et sur la documentation de la tâche professorale.

Au Vice-rectorat à l'administration et aux finances, la révision des processus financiers suivra son cours. À l'issue de cette vaste opération, le Service des finances devrait pouvoir mieux répondre aux besoins des chercheurs et du Vice-rectorat à la recherche. L'année universitaire 2001-2002 verra la rénovation du pavillon de services pour accueillir l'Institut sur les nutraceutiques et les aliments fonctionnels (INAF) et l'agrandissement du pavillon Charles-Eugène-Marchand pour abriter un grand équipement de recherche, deux projets réalisés grâce à d'importantes subventions de la Fondation canadienne pour l'innovation. Par ailleurs, le projet de rénovation du pavillon Vandry devrait être lancé, avec l'objectif d'offrir aux chercheurs et aux étudiants des sciences de la santé un environnement plus adapté à leurs besoins.

À l'interne, un nouveau plan de communication entrera en vigueur au cours des prochaines semaines après avoir fait l'objet d'une consultation auprès des facultés et des services. On veillera également à développer le site Alérion et à mettre sur pied un intranet. Enfin, tant pour les célébrations des Grandes Fêtes de l'Université Laval que pour la prochaine campagne de souscription, nous aurons besoin d'une identification visuelle renouvelée. Sous la responsabilité du secrétaire général, le logo de l'Université sera redessiné, et un guide d'utilisation de ce logo dans la papeterie et les documents émanant de notre établissement sera élaboré en vue de nous donner à tous une image plus cohérente et plus efficace.

Toutes ces mesures, pour importantes qu'elles soient, ne rendent pas pleinement compte de la réalité de la vie universitaire, qui repose d'abord et avant tout sur cette féconde relation entre les étudiants et les professeurs de notre université pour créer et transmettre les connaissances. Toutes ces mesures n'ont du sens que si elles permettent à chaque étudiant et étudiante, à chaque professeur, à chaque employé de se réaliser et d'atteindre ses objectifs à titre de membre de la communauté universitaire. Il faut rappeler que nous sommes ici pour faire œuvre d'éducation, avant toute chose. Et qui dit éducation, dit civilisation. Nous faisons donc, nous tous ici à l'Université Laval, œuvre de civilisation pour le progrès de la société qui nous soutient et, en définitive, que nous servons. Il importe, en ce début d'année universitaire, de nous remémorer ces vérités premières qui sont au cœur de nos actions.

Conclusion

Je veux, pour conclure, signaler que l'année 2002 sera marquée par trois opérations d'importance pour notre communauté et l'avenir de notre établissement.

D'abord, en mars prochain seront lancées les Grandes Fêtes de l'Université Laval, qui souligneront à la fois le 150e anniversaire de notre Charte universitaire et le rappel du 340e anniversaire de la création de notre institution d'origine, le Séminaire de Québec. Sous la présidence dynamique du doyen Jean-Marc Narbonne, le Comité des Fêtes a préparé un programme riche en activités qui s'étaleront jusqu'en mai 2003. Bien sûr, on ne fête pas pour le simple plaisir de fêter. Ces activités viseront d'abord à mobiliser toute la communauté universitaire autour des célébrations de nos traditions et de l'ouverture vers l'avenir d'un grand établissement d'enseignement et de recherche, engagé dans son quatrième siècle d'action. Les mêmes activités permettront également de faire rayonner l'Université Laval en illustrant et en accroissant la place de notre établissement dans la région, au Québec, au Canada et dans le monde. Quelques activités à portée internationale constitueront certainement des moments forts de ces Fêtes.

Dans le contexte des Grandes Fêtes, l'Université et la Fondation de l'Université Laval mettront une touche finale aux préparatifs de la prochaine campagne majeure de financement. Nos démarches en ce sens sont déjà bien engagées pour mettre en place un cabinet de campagne réunissant des anciens et amis de notre université qui ont fait leur marque dans la société, et pour obtenir l'appui de plusieurs partenaires déterminants pour le succès de cette campagne, la plus ambitieuse de l'histoire de l'Université. La Fondation s'est donné les moyens de cette ambition en termes de structures et de ressources pour accompagner la Direction de l'Université et les facultés qui seront appelées à jouer un rôle accru dans la sollicitation de leurs diplômés et de leurs partenaires.

Enfin, vous le savez tous, l'année 2002 va marquer la fin du mandat de l'équipe de direction actuelle. Comme je l'ai illustré plus tôt, je pense que notre université a beaucoup évolué au cours des quatre dernières années dans le sens des priorités que nous nous étions données collectivement. De fait, nous avons réalisé la plupart des objectifs que nous avait fixés la Commission d'orientation, malgré un contexte financier qui s'est avéré le plus difficile que l'Université Laval ait connu au cours des 50 dernières années. Le mérite de cette réalisation revient à toute la communauté universitaire, mais je me plais à croire que les actions de la Direction ont créé les conditions favorables à l'atteinte de ces objectifs.

Avec la signature du Contrat de performance et les moyens financiers qu'il assure, avec le développement d'une action internationale qui nous distingue de plus en plus au chapitre de la formation, avec le développement de nos infrastructures et de nos centres de recherche, avec le renforcement continu de son rôle dans sa région et au Québec, l'Université Laval est en très bonne position pour assumer la grande place qui lui revient dans le milieu universitaire québécois, canadien et mondial.

J'ai le désir de continuer à guider l'Université Laval dans son évolution, j'ai l'énergie qu'il faut pour poursuivre les réformes mises en œuvre depuis 1997, et les consultations que j'ai menées au cours des dernières semaines m'encouragent en ce sens. Aussi, fort de nos réalisations et comptant sur l'appui de la communauté, je serai candidat à un renouvellement de mon mandat le printemps prochain. J'aurai l'occasion, dans les semaines et les mois qui viennent, de faire un bilan plus complet de notre action au cours des quatre dernières années, de préciser ma vision du développement de l'Université Laval au cours des cinq prochaines années et de vous en faire part. Cette vision, c'est celle d'une université qui affirme sa place dans le peloton de tête des grandes universités de recherche au Québec et au Canada, celle d'une université qui offre des programmes novateurs, adaptés aux nouvelles exigences de formation de "personnes compétentes, responsables et promotrices de changement" comme le dit si bien notre énoncé de mission, celle d'une université qui se préoccupe de la qualité de l'encadrement de ses étudiants pour leur donner des perspectives optimales de réussite et d'intégration dans la vie active, celle aussi d'une université qui joue pleinement son rôle comme moteur du développement culturel, économique et social de notre région et du Québec, celle enfin d'une université qui se situe à l'avant-garde de l'ouverture internationale de la société québécoise.

Vous comme moi sommes ici, en dernière analyse, parce que nous avons la passion de l'éducation par l'enseignement et la recherche. Je nous souhaite qu'en 2001-2002, notre passion soit la plus contagieuse possible au sein de notre communauté.

Je vous remercie.

 
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