entete Université Laval

NONCÉE PAR MONSIEUR FRANÇOIS TAVENAS, RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ LAVAL, À L'OCCASION DE LA COLLATION DES GRADES DE LA FACULTÉ DE DROIT, DE LA FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES ET DE L'INSTITUT QUÉBÉCOIS DES HAUTES ÉTUDES INTERNATIONALES, LE SAMEDI 16 JUIN 2001, À 16 H 30, AU STADE COUVERT DU PEPS DE L'UNIVERSITÉ

Monsieur le Secrétaire général,
Madame et Messieurs les Récipiendaires d'un doctorat honorifique,
Monsieur le Professeur émérite,
Distingués invités,
Chers collègues,
Chers diplômés,

Tous ceux et celles qui ont l'occasion d'assister aux collations des grades se souviennent longtemps de ce grand rassemblement où le plaisir et la fierté se lisent sur tous les visages, autant ceux des finissants que ceux des parents, des membres du corps professoral et des membres de la Direction de l'Université. Pour ma part, je suis particulièrement fier d'être parmi vous aujourd'hui pour célébrer ce moment heureux qui marque une étape importante de votre vie. Je veux insister sur le mot "étape", car il faut voir la réception de votre diplôme non pas comme une fin, mais comme un début.

Chers diplômés, vous vous étiez fixé des objectifs ambitieux, des objectifs qui allaient orienter toute votre vie. Après plusieurs années d'études, vous voici au point d'arrivée d'un cheminement qui a demandé des efforts soutenus, de la détermination, de la créativité, de l'intelligence. Aujourd'hui, vous êtes récompensés de ces longues heures d'étude, de travail, de stage. Dans quelques instants, vous aurez en main la preuve de votre réussite.

Le diplôme que vous allez recevoir est garant de l'excellente formation que vous avez acquise à l'Université Laval. Il sera reconnu partout dans le monde. D'ailleurs, le monde est un mot qu'on emploie de plus en plus souvent à l'Université Laval depuis quelques années. Notre université se situe en effet à l'avant-garde des universités québécoises et canadiennes pour l'internationalisation des programmes. Une action déterminante a été entreprise en ce sens dans la foulée de la reconfiguration des programmes qui a permis d'offrir une formation plus polyvalente. L'Université Laval a répondu ainsi à une demande sociale réelle, entre autres des organismes et entreprises qui avaient besoin de personnel capable de travailler dans d'autres pays. Pour concrétiser cette orientation, l'Université a noué des alliances avec des universités étrangères choisies pour la qualité de leurs programmes et leur intérêt à organiser des échanges d'étudiants. Dans le cadre de ces ententes, plusieurs d'entre vous ont fait un séjour d'études ou un stage à l'étranger et votre formation en a été enrichie d'autant. Au cours du week-end dernier, nous avons remis, à la collation des grades des sciences de la santé, les premiers diplômes portant la mention "profil international". Ce week-end, des diplômés du baccalauréat en administration des affaires et du baccalauréat en droit verront inscrite en toutes lettres la mention "profil international" sur leur parchemin. Pour les finissants, ce diplôme sera un atout supplémentaire pour conquérir le marché du travail. Pour l'employeur qui prendra connaissance d'un diplôme ainsi qualifié, cela signifie que la ou le titulaire pourra intervenir sur la scène internationale, ayant acquis une connaissance fonctionnelle d'une deuxième langue et effectué un stage ou poursuivi une partie de ses études dans un pays étranger.

Au cours des prochaines années, tous nos programmes seront progressivement imprégnés de cette couleur internationale, dont j'espère bien qu'elle deviendra la marque de commerce de l'Université Laval. Nous pensons qu'en adoptant ce cheminement, nos diplômés seront mieux armés pour relever les défis qui les attendent dans leur vie professionnelle.

Certains d'entre vous continueront leurs études aux cycles supérieurs, et vous aurez pris une bonne décision. En ces temps de technologie conquérante et de mondialisation, avec son cortège de bouleversements sociaux, la société a besoin de chercheurs pour mieux comprendre les grands changements qui touchent la politique, l'économie, les droits et libertés. La recherche dans vos domaines doit se développer rapidement pour permettre à notre société de maîtriser ces changements et d'assurer qu'ils se font au service des personnes, au service de l'équité et de la justice, au service du progrès social universel plutôt qu'au service de quelques privilégiés, États, entreprises ou individus. Par ailleurs, dans plusieurs disciplines des sciences humaines, la formation de deuxième cycle est de plus en plus en demande. Ainsi, notre Institut québécois des hautes études internationales et son programme de maîtrise en relations internationales, l'un des rares au Canada, prépare les jeunes à travailler utilement dans le domaine des relations internationales. La société québécoise peut désormais compter sur des professionnels compétents pour défendre les intérêts de nos entreprises et de nos gouvernements sur la scène internationale.

Je voudrais m'adresser maintenant à ceux et celles d'entre vous, la majorité je crois, qui souhaitent amorcer une vie professionnelle et prendre dans la société la place qui convient à leurs aspirations et à leur formation. Vous le savez sans doute, de grands défis vous attendent, et vous avez pu prendre connaissance d'un certain nombre d'entre eux au cours des derniers mois. L'année universitaire 2000-2001 aura en effet été une année faste pour les sciences sociales à Québec. D'abord, en juillet dernier, le congrès de l'Association internationale des sociologues de langue française, puis le Sommet des Amériques, le Sommet des peuples et le Congrès des sciences sociales et humaines. Ces rencontres ont permis l'expression de plusieurs points de vue politiques et sociaux émanant de divers horizons. Si vous avez suivi ces débats et l'actualité en général, vous avez pu constater, par exemple, qu'en raison des accords de libre-échange et des rapports internationaux de plus en plus fréquents, le droit international prend de l'importance. De nouveaux besoins se font jour, pour faire face par exemple à la protection des écosystèmes et au développement des technologies de l'information et de la communication, besoins qui appellent de nouvelles pratiques tels le droit de l'environnement et le droit de l'informatique.
Vous aurez aussi été amenés à constater que le désengagement de l'État, le vieillissement de la population, le nombre croissant des laissés pour compte de l'économie mondialisée incitent notre société à repenser ses objectifs et ses modes d'action, à développer de nouvelles solidarités aux niveaux local, national et international.

Vous avez vu que la tendance à l'individualisme, la férocité de la concurrence, l'écart grandissant entre les riches et les pauvres imposent un retour à des valeurs fondamentales de solidarité, d'éthique et de justice.

Vous avez vu enfin que l'une des conséquences les plus marquantes de la mondialisation des marchés et des communications est sans aucun doute la complexité grandissante de notre monde. L'interpénétration et l'interdépendance des sociétés exigent qu'un regard lucide soit porté sur cette complexité sociale. Pour contribuer à résoudre les grands problèmes de la société, on fera appel à vous, les spécialistes des dimensions humaines et socioculturelles des rapports sociaux. C'est de vous, qui possédez un diplôme universitaire, qu'on attendra des interventions et des décisions éclairées. Le diplôme que vous avez reçu vous donne une autorité, une voix.

Vous vivrez dans un monde dont le trait caractéristique sera sans contredit le changement. Il faudra donc que vous soyez prêts à l'adaptation continue, adaptation aux nouvelles connaissances, aux nouvelles technologies, aux nouvelles méthodes de travail, adaptation aussi aux nouvelles préoccupations sociales, au contexte économique changeant. Mais je ne suis pas inquiet pour vous, car vous avez reçu une excellente formation. Vous avez entre autres acquis une chose précieuse, peut-être la plus précieuse : l'envie d'en savoir plus.

Réciproquement, nous comptons sur vous pour nous faire part, dans les années à venir, des changements qui toucheront votre profession pour que nous puissions adapter nos programmes de formation. C'est à cette seule condition que l'Université pourra maintenir le niveau d'excellence sur lequel repose sa réputation.

Présentation des professeurs émérites

Maintenir l'excellence de la formation et de la recherche est en effet notre plus grande préoccupation. Et c'est ce degré d'excellence que l'Université veut mettre en valeur chez un professeur en lui décernant aujourd'hui le titre de professeur émérite. Permettez-moi de vous le présenter sans tarder.

Par sa contribution au développement et au renouvellement de la science politique au Québec et au Canada, Vincent Lemieux occupe une place de choix dans l'histoire de la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval et dans l'histoire de notre pays. Récipiendaire de la Médaille Pariseau de l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences en 1978, il reçoit la prestigieuse bourse Killam du Conseil des arts de 1979 à 1981. En 1995, l'Université d'Ottawa lui décerne un doctorat honorifique et l'Association canadienne de science politique crée en son honneur le prix Vincent-Lemieux, qui récompense, tous les deux ans, l'auteur de la meilleure thèse en science politique au Canada. Récipiendaire du prix d'excellence en enseignement de la Faculté des sciences sociales en 1995, Vincent Lemieux dirige plus de 50 mémoires de thèse de maîtrise et 28 thèses de doctorat, publie 18 livres, 69 articles dans des revues scientifiques, 80 chapitres de livres et près d'une cinquantaine d'articles de vulgarisation. Ses livres sur le "patronage", terme typiquement québécois, comptent parmi les plus cités sur le sujet et ses publications sur les partis, sur les réseaux et sur le pouvoir font école, tant au Canada qu'en France. En 1998, le gouvernement du Québec décernait à Vincent Lemieux le prix Léon-Gérin en sciences humaines. Au nom de l'Université, en mon nom personnel, mais surtout au nom de tous les étudiants et les étudiantes qui ont bénéficié de votre compétence, je veux vous féliciter, Monsieur Lemieux, et vous remercier sincèrement pour votre dévouement envers votre faculté et votre université.

Chers diplômés, voilà un modèle dont vous pouvez vous inspirer. N'oubliez pas que ce professeur a commencé par recevoir un diplôme de l'Université Laval, comme vous aujourd'hui.

Je vous invite aussi à suivre l'exemple d'Annie-Claude Bergeron, étudiante au baccalauréat en droit, qui reçoit aujourd'hui la Médaille d'argent de la Gouverneure générale, et de Valérie Laflamme, étudiante à la maîtrise en sociologie, qui a mérité la Médaille d'or de la Gouverneure générale. Je laisserai à M. André Côté, secrétaire général, le soin de présenter ces deux étudiantes dans quelques instants.

L'Université Laval décerne aujourd'hui également un doctorat d'honneur en droit à M. Louis LeBel, juge à la Cour suprême du Canada, un doctorat d'honneur en sciences sociales à Mme Liliane Voyé, sociologue et professeure à l'Université catholique de Louvain, et un doctorat d'université à M. Raymond Chrétien, ambassadeur du Canada en France.

M. Pierre Lemieux, doyen de la Faculté de droit, M. Daniel Mercure, professeur au Département de sociologie de la Faculté des sciences sociales, et M. Louis Bélanger, directeur de l'Institut québécois des hautes études internationales, présenteront dans quelques minutes ces trois personnalités remarquables que l'Université Laval se réjouit d'accueillir parmi ses membres éminents.

Il est temps de clore ce discours, car je crois sentir votre impatience de tenir enfin le diplôme que vous méritez. Chers diplômés, je vous offre mes sincères félicitations pour cette réussite remarquable. J'associe à cet hommage tous ceux et celles qui vous ont appuyés dans votre cheminement et qui participent aujourd'hui à votre succès: vos parents, votre conjoint, vos amis et, surtout, vos professeurs et tout le personnel de l'Université. Ce sont eux qui, par leur compétence et leur engagement professionnel, ont facilité cette étape de votre vie et qui ont fait de l'Université Laval un milieu d'apprentissage stimulant.

Une cérémonie de cette envergure nécessite, vous vous en doutez bien, une organisation sans faille. Je tiens à remercier le personnel du Bureau du secrétaire général, en particulier celui de la section des diplômes, ainsi que le personnel du Service des communications, pour leur dévouement au cours des dernières semaines. C'est grâce à toutes ces personnes que cette célébration peut se dérouler à la perfection et rester dans votre mémoire comme une grande fête. Je vous souhaite un avenir heureux et rempli de succès au service de vos concitoyens, de notre société et de l'humanité tout entière.

 
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