entete Université Laval

Allocution de M. François Tavenas à l'Assemblée annuelle de l'Université Laval, le le 12 décembre 2000, au pavillon La Laurentienne.

suivie du Rapport du président du Conseil d'administration, Me Richard Drouin, à l'Assemblée générale annuelle de l'Université Laval tenue le 12 décembre 2000, au pavillon La Laurentienne.

Monsieur le Président du Conseil d'administration,
Chers collègues,
Chers étudiants,

La tradition et les statuts de l'Université veulent qu'à l'occasion de la publication du rapport annuel et de l'assemblée générale des membres, le recteur fasse rapport des activités qui relèvent du Conseil universitaire, c'est-à-dire celles qui traitent pour l'essentiel du domaine de l'enseignement et de la recherche, laissant au président du Conseil d'administration le soin de rendre compte de la gestion administrative et financière de l'Université. Je me conformerai donc à ce schéma, même s'il est parfois difficile de séparer deux types de préoccupations qui se complètent et interagissent étroitement.

Pour situer l'année qui vient de s'écouler dans le contexte des réformes en cours, je rappelle qu'en 1998, la Commission d'orientation proposait dans son rapport des défis de taille: assurer le développement de l'Université en dépit de la crise financière, répondre aux besoins d'une société en voie de mondialisation, satisfaire aux exigences parfois contradictoires du milieu. Les mots qui caractérisaient le plus souvent l'action à mener étaient : exigence, excellence, innovation, renouvellement, créativité. La Commission d'orientation recommandait des opérations d'envergure : restructuration des programmes, allégement des règlements, rationalisation de l'offre de cours, développement de partenariats en recherche, internationalisation.

L'année 1998-1999 a été employée à faire adopter les grandes lignes de ces opérations et à les mettre en place. Au cours de l'année 1999-2000, la touche finale a été apportée à plusieurs de ces politiques, notamment avec l'adoption du nouveau règlement des études commun aux trois cycles. Dans un environnement en perpétuelle évolution, il est entendu qu'au fur et à mesure de la mise en application de ces réformes, nous devrons procéder à des réajustements, à une relecture rafraîchie de la situation, et c'est en ce sens que nous avons conçu le Plan stratégique 2000-2003 déposé au cours de l'été. Quoi qu'il en soit, ce qu'il faut souligner ici, c'est le dynamisme et la rapidité avec lesquels la communauté universitaire a donné suite aux recommandations de la Commission d'orientation, dans un contexte par ailleurs difficile.

Les inscriptions et la diplomation

À l'automne 1999, la population étudiante aux trois cycles se chiffrait à plus de 35 800 étudiants, soit un nombre sensiblement égal à celui de l'année précédente. Malgré la décroissance démographique, particulièrement marquée dans l'Est du Québec, l'Université Laval maintient son niveau d'inscriptions et garde une proportion d'étudiants à temps plein (65 %) relativement élevée par rapport à la plupart des autres universités québécoises. Elle a pu maintenir ses effectifs grâce aux gains enregistrés dans les programmes de premier cycle en sciences et génie et en administration, grâce au démarrage de nouveaux programmes de formation continue et aux efforts d'accueil, de recrutement et de publicité. Ces efforts devront être poursuivis, notamment si nous voulons atteindre l'objectif fixé par la Commission d'orientation: soit une proportion de 25 % d'étudiants aux deuxième et troisième cycles.

Le nombre de diplômés est aussi resté stable, passant de 7471 en 1998-1999 à 7582 au printemps 2000, avec 242 diplômes de doctorat accordés en 1999-2000 (245 en 1998-1999).

La reconfiguration des programmes, le décloisonnement et la gestion des études

Comme nous l'avons indiqué plus haut, le Conseil universitaire a adopté en février 2000 une version consolidée du nouveau règlement des études abrogeant les règlements précédemment en vigueur. Cette adoption marquait l'aboutissement d'une importante opération visant à améliorer les programmes et la gestion des études en général.

Dans le même esprit, la Commission des études a soumis plusieurs rapports importants concernant l'abolition des critères de sélection dans les programmes non contingentés, le profil international des programmes de baccalauréat, une nouvelle procédure d'élaboration des programmes, une procédure d'évaluation des programmes aux trois cycles faisant suite à l'abolition du GUIDEV ainsi qu'un document sur l'admission, l'accueil, l'inscription, l'évaluation des apprentissages et la reconnaissance des acquis qui constitue un préalable à une Politique sur l'accueil, l'intégration et l'encadrement des étudiants, à venir au cours des prochains mois.

Du côté des applications, l'opération de reconfiguration visant à rendre les programmes de baccalauréat spécialisés conformes aux exigences de décloisonnement et de formation fondamentale définies par la Commission d'orientation, cette opération se déroule rondement. Plus d'une dizaine de reconfigurations ont déjà été soumises et acceptées par la Direction générale du premier cycle, et un échéancier a été soumis par les facultés qui devraient avoir terminé l'exercice en 2003-2004. De plus, la nouvelle formule de baccalauréat intégré a été mise en application à la Faculté des lettres qui offrira deux programmes de ce type: le baccalauréat en études internationales et langues modernes et le baccalauréat en langue française et rédaction professionnelle. D'autres programmes de baccalauréat intégré sont en préparation.

Aux deuxième et troisième cycles, la Faculté des études supérieures a procédé à la mise à jour des règlements concernant la présentation des mémoires et thèses et l'habilitation des professeurs associés à l'encadrement des étudiants. Elle a aussi procédé à la remise des premiers grades de maîtrise en vertu des dispositions adoptées en cours d'année concernant le passage accéléré de la maîtrise au doctorat.

Les nouveaux programmes

Au premier cycle, le Conseil universitaire a approuvé la création du programme de baccalauréat en génie logiciel, du baccalauréat en enseignement du français, langue seconde et du certificat en génie de la plasturgie, et il a adopté l'évaluation du certificat en gérontologie.

Aux deuxième et troisième cycles ont été approuvés les nouveaux programmes de maîtrise en orthophonie, de diplôme de deuxième cycle en droit international et transnational, de diplôme de deuxième cycle en terminologie et traduction, de formation dentaire spécialisée en gérodontologie, de formation médicale spécialisée en médecine d'urgence et de formation médicale complémentaire en médecine palliative, de doctorat interuniversitaire en sciences des religions, de doctorat conjoint en océanographie, de maîtrise interuniversitaire en génie minier, de doctorat en éducation. À ce chapitre des diplômes, notons au passage le premier mémoire de maîtrise sur Alérion et le premier diplôme de doctorat sur mesure, dans le domaine de la sexologie clinique.

Soulignons également le succès de la formule des microprogrammes tant au premier cycle qu'au deuxième cycle. Cette formule souple permet de répondre rapidement à des besoins particuliers de formation. Un bon exemple nous en est donné par le microprogramme de deuxième cycle en commerce électronique offert dès l'automne 2000, qui peut être suivi soit par Internet soit en classe. L'Université Laval offre maintenant une quarantaine de microprogrammes au premier cycle et au deuxième cycle dans les domaines les plus divers.

L'internationalisation

L'internationalisation était l'un des objectifs majeurs fixés par la Commission d'orientation. Avec l'adoption d'un cadre conceptuel pour les profils internationaux, l'année a vu la mise en place rapide de ces profils dans de nombreux programmes de baccalauréat spécialisé, opération encadrée et promue par le Bureau international. En 2000-2001, neuf programmes de baccalauréat et, en 2001-2002, 48 programmes offriront ce profil. Afin de développer l'enseignement des langues, l'École des langues vivantes a été dotée de moyens additionnels. La subvention obtenue de la Fondation McConnell et l'injection d'une subvention annuelle de 1,9 M $ de dollars par le MEQ devraient permettre de concrétiser plus rapidement les profils internationaux et la mobilité étudiante. Enfin, à la lecture du rapport des facultés, on peut constater que les unités ont adopté avec enthousiasme l'objectif de l'internationalisation sous toutes ses formes.

La préparation au marché du travail et le placement

Conformément aux recommandations de la Commission d'orientation, l'Université Laval a continué d'apporter une attention particulière à l'insertion professionnelle des étudiants et étudiantes. Au cours de l'année, le Service de placement a permis à près de 10 000 personnes de trouver du travail. Le programme Stages et emplois crédités a donné à quelque 1500 étudiants une formation leur permettant d'acquérir les aptitudes nécessaires à leur intégration sur le marché du travail. Par ailleurs, le programme Études-travail a permis la création, sur le campus, de plus de 900 emplois rémunérés et liés au domaine d'études.

Récemment créée et rattachée au Service de placement, la société Action-Emploi Université Laval vise à concevoir, structurer et gérer des projets de placement dont le financement sera assuré par des fonds externes. Dès sa première année, elle a mis sur pied une entreprise originale d'entraînement virtuel appelée Facto, qui permet aux étudiants un apprentissage pratique en reproduisant l'ensemble des activités d'une entreprise dont toutes les fonctions sont occupées par des étudiants stagiaires.

Les relations avec les cégeps

Depuis plusieurs années, l'Université Laval entretient des relations régulières avec les cégeps de la région. Ces échanges ont permis l'établissement de passerelles qui facilitent l'accès des cégépiens à l'Université et la reconnaissance des études poursuivies au cégep, notamment dans les cheminements techniques. Il en est résulté des programmes intégrés de formation dans des domaines aussi variés que l'informatique, les biotechnologies, la musique, les assurances et les services financiers. L'exemple le plus récent est celui du DEC-Bac en comptabilité, résultant d'un accord conclu entre l'École de comptabilité et le cégep de Limoilou, qui permet aux étudiants de terminer leur formation collégiale et leur premier cycle universitaire en cinq ans. Ces ententes témoignent aussi d'une belle collaboration entre les équipes professorales.

La formation continue et les partenariats dans le domaine de la formation

Dans le même ordre d'idées, l'Université Laval a développé un important partenariat avec le milieu en matière de formation continue. Il faut souligner notamment le succès des programmes de certificat en gestion des organisations et de diplôme en gestion et développement des organisations, succès qui traduit la qualité du partenariat établi avec des organismes comme les régies régionales de la santé et des services sociaux et avec le monde des affaires en général.

Un des événements les plus prometteurs à ce chapitre a été le choix de l'Université Laval par l'industrie québécoise des plastiques, comme pôle d'excellence en enseignement de la plasturgie. Sélectionnée parmi quatre universités québécoises, l'Université Laval offre depuis l'automne 2000 le premier programme universitaire en transformation des plastiques au Canada. Ce certificat en génie de la plasturgie est parrainé par le Département de génie chimique, en collaboration avec le Collège de la région de l'amiante et en partenariat avec l'industrie.

Le développement des NTIC dans la formation

Amorcé dès la fin des années 80, le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) se poursuit, particulièrement dans le domaine de la formation. Le temps nous manque pour en dresser un tableau complet, et nous ne retiendrons que quelques faits: d'abord, le leadership exercé en ce domaine par le Réseau de valorisation de l'enseignement, avec son colloque annuel CAPTIC et avec l'élaboration de divers outils pédagogiques - cédéroms, sites Web de cours, guides pédagogiques interactifs sur Internet, etc. Nous mentionnerons également le succès constant du programme APTI doté d'un montant de 450 000 $; la première année du projet Ulysse faisant de l'ordinateur portatif un outil de base dans la formation des étudiants en administration; l'inauguration, à l'occasion du 75e anniversaire de la Faculté des sciences de l'administration, de la remarquable infrastructure de télécommunications mise en place à la faveur de la rénovation du pavillon Palasis-Prince. À souligner également le remarquable virage pris par l'École des arts visuels dans l'intégration des nouvelles technologies, notamment dans le domaine du design graphique et multimédia où l'École entend jouer un rôle important en liaison avec le nouveau Centre national des nouvelles technologies de Québec.

Avant de quitter ce chapitre de l'enseignement, je signale l'attribution de notre prix d'excellence en enseignement pour l'année 1999 au professeur Zhan Su de la Faculté des sciences de l'administration.

La recherche, toujours en forte progression

Au cours de l'exercice 1999-2000, la recherche a connu pour la troisième année consécutive une forte progression. Les fonds externes de recherche se sont élevés à 147 M $ tandis que les fonds internes de recherche se chiffraient à plus de 5 M $, ce qui donne un total de 152 M $ consacrés à la recherche, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente.

La répartition des fonds externes selon la source de financement montre la forte progression des fonds provenant du gouvernement du Canada (27 %) avec une somme totale de près de 53 M $. Des progrès importants ont été enregistrés auprès de tous les grands organismes fédéraux.

La progression a été moins spectaculaire mais encore substantielle (9 %) pour les fonds obtenus des organismes du gouvernement du Québec qui représentent plus de 34 M $ de fonds externes.

Par ailleurs, la part des sociétés, des associations et fondations et des autres sources est restée stable.

Il faut noter la belle performance de la Faculté des sciences de l'administration qui a doublé en un an ses fonds externes de recherche portés à plus de 3 M $.

Parmi les résultats les plus remarquables au chapitre de la recherche, soulignons les suivants :
- se situant parmi les dix universités canadiennes les plus actives en recherche, l'Université Laval arrive au troisième rang pour les fonds accordés par le CRSH, au sixième rang pour les fonds accordés par le CRSNG et au neuvième rang pour les fonds accordés par le CRM;
- dans le programme FCAR-Centre, six demandes sur six ont été acceptées, résultat qui place l'Université Laval au premier rang au Québec;
- dans le programme FCAR-postes stratégiques de chercheurs, sept demandes sur neuf ont été acceptées, soit un taux de réussite exceptionnellement élevé de 78 %;
- l'année a été particulièrement fructueuse pour la création de chaires de recherche, ce qui traduit bien le développement constant des partenariats de recherche avec les organismes publics et privés. Ce développement des chaires devrait s'accentuer dans les prochaines années avec le nouveau programme de chaires de recherche du Canada auquel l'Université Laval entend participer en soumettant une centaine de projets sur une période de cinq ans;
- l'Université Laval participe à deux nouveaux réseaux de centres d'excellence : le Réseau canadien de l'arthrite et le Réseau canadien pour l'élaboration de vaccins et d'immunothérapies contre le cancer et les infections virales chroniques (CANVAC).

L'année a aussi vu se réaliser ou se dessiner des regroupements de chercheurs autour de thèmes communs. Nous en citerons quatre particulièrement prometteurs : l'Institut d'études anciennes, qui regroupe des chercheurs de la Faculté des lettres, de la Faculté de philosophie et de la Faculté de théologie et des sciences religieuses, l'Institut de recherche sur les aliments fonctionnels et les nutraceutiques, qui regroupe des chercheurs des cinq départements de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation et qui a bénéficié au départ d'une importante subvention d'infrastructure de la FCI et cette année d'une subvention de Valorisation Québec; le projet intitulé " La géomatique au service de l'agriculture de précision " a été accepté par la FCI qui lui a accordé une subvention de 8 M $ pour les installations; le projet d'Institut sur le patrimoine culturel, encore à l'étude, devrait regrouper à l'étape initiale des chercheurs de quatre facultés dans un domaine où l'Université Laval excelle.

Le partenariat avec les entreprises

Grâce aux liens qu'ils entretiennent avec le milieu, les chercheurs de l'Université Laval ont réalisé pour des sociétés ou des ministères des contrats de recherche totalisant plus de 52 M $ au cours de l'année écoulée. Ce résultat place l'Université Laval dans les tout premiers rangs au Canada pour ce type de financement, résultat remarquable dans une région où l'environnement industriel est relativement peu développé. La formation de nouvelles entreprises utilisant l'expertise de nos chercheurs a entraîné la création de la Société de valorisation des applications de la recherche (SOVAR) chargée de développer la commercialisation des produits et des technologies issus des laboratoires de l'Université Laval et du Centre hospitalier universitaire de Québec. Pour sa part, le Bureau de développement de la recherche en partenariat, qui a remplacé le BVAR, reste à la disposition des chercheurs pour les questions de brevets, de licences et de propriété intellectuelle.

Le service à la collectivité

De façon plus large, je voudrais rappeler l'importance des services que l'Université Laval rend à la communauté régionale sous des formes multiples. Parmi les initiatives récentes, je veux mentionner notre participation à la nouvelle Cité de l'optique avec l'INO et le CRDV, l'entente conclue avec le Centre des congrès de Québec, sans oublier notre action pour défendre le statut de capitale de la ville de Québec. Les fêtes du 150e anniversaire, que la communauté universitaire prépare activement pour 2002, nous donneront une autre occasion de souligner le rôle de l'Université Laval dans la capitale nationale.

Le dynamisme des étudiants

Je ne voudrais pas terminer ce rapport sans parler du dynamisme des étudiants et des quelque 200 associations qu'ils animent, ainsi que le partenariat qui s'est établi entre ces associations et la direction de l'Université, notamment par l'entremise de la Table des associations étudiantes. Je tiens à souligner particulièrement l'action menée par les deux associations générales pour défendre le financement de nos universités, le travail réalisé par la Commission des affaires étudiantes avec son Avis sur le sentiment d'appartenance, la présentation très réussie de la Vitrine étudiante, la belle initiative de l'ÆLIÉS avec ses conférences de la Chaire publique, les succès obtenus au gala Forces Avenir, sans oublier cette Coupe Vanier remportée brillamment par le club de football Rouge et Or qui a su intéresser à son action un vaste public d'amateurs.

Au terme de ce bilan, pourtant incomplet, on ne peut que constater l'importance et la diversité des opérations menées à bien au cours de l'année et les succès obtenus dans beaucoup de domaines d'enseignement et de recherche. Ce fut pourtant une année difficile à plusieurs égards, notamment en raison des compressions budgétaires encore bien présentes, comme vous pourrez vous en rendre compte dans le rapport qui vous sera maintenant livré au nom du Conseil d'administration par son président, M. Richard Drouin. Aussi, en terminant, je voudrais remercier chaleureusement tous les membres de la communauté universitaire qui, dans leurs secteurs respectifs, ont contribué à ces réalisations et les féliciter pour avoir collectivement relevé les défis difficiles que les circonstances nous imposaient.

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Rapport du président du Conseil d'administration, Me Richard Drouin, à l'Assemblée générale annuelle de l'Université Laval tenue le 12 décembre 2000, au pavillon La Laurentienne.

Cher amis,

Après avoir écouté M. Tavenas, je dois exprimer ma satisfaction devant cette gamme de réalisations qui dénotent le dynamisme et la vitalité de cette université, de ses professeurs-chercheurs et de ses étudiants. À mon tour, je vous parlerai des fonctions de gestion très diverses qu'exerce le Conseil d'administration. Il serait vain d'évoquer ici les quelque 220 propositions adoptées au cours des dix séances tenues par ce conseil. Nous nous en tiendrons donc à l'essentiel.

Je rappelle tout d'abord que, selon les recommandations de la Commission d'orientation, l'Université s'est fixé pour les prochaines années deux grands objectifs de gestion : la décentralisation et la résorption du déficit.

La décentralisation de la gestion

Au chapitre de la décentralisation, le processus adopté visait à donner aux doyens et aux directeurs de service la maîtrise du budget de leur unité. Les indicateurs de performance qui ont été soumis aux facultés et qui sont en cours de validation serviront de critères d'attribution des budgets. L'avènement d'une nouvelle formule de financement gouvernementale obligera à adapter les processus budgétaires en gardant pour objectif de donner aux unités les moyens de jouer pleinement leur rôle dans le développement des orientations de l'Université.

Une gestion responsable des compressions

En ce qui concerne la résorption du déficit, nous avons retenu une stratégie que nous appelons " atterrissage en douceur ". La direction de l'Université entend en effet procéder à un contrôle serré des dépenses et à une attrition graduelle de son personnel, tout en maintenant sa capacité de développement et en laissant aux gestionnaires des marges de manœuvre suffisantes pour s'adapter à la concurrence des autres universités et des entreprises, notamment dans le problème difficile du recrutement d'un personnel professoral qualifié. Tout en restant vigilant et préoccupé par l'envergure du déficit budgétaire, le Conseil d'administration soutient la direction de l'Université dans son objectif de maintenir la qualité de l'enseignement et de la recherche, malgré les difficultés financières qui en découlent.

Le Plan de résorption du déficit en contexte de réinvestissement gouvernemental en enseignement supérieur présenté au Conseil par le vice-recteur à l'administration et aux finances reflète bien cette stratégie. Élaboré en tenant compte de neuf paramètres (réinvestissement gouvernemental, effectifs étudiants, chaires de recherche et FCAR, frais additionnels imputés aux étudiants, redéploiement des effectifs professoraux, ressources matérielles et personnel administratif, dépenses institutionnelles, avantages sociaux et coûts de retraite), ce plan se déroule en deux phases : une première phase de cinq ans est consacrée à une stratégie de développement, au terme de laquelle le surplus d'opération annuel s'élèvera à près de 5 M $ et le déficit accumulé à quelque 120 M $. Une seconde phase consacrée à l'amortissement du déficit accumulé s'échelonnerait sur une période de 13 à 16 ans en fonction de la subvention du ministère de l'Éducation.

L'exercice financier 1999-2000 s'est terminé avec un déficit de 8,6 M $, nettement inférieur au déficit de 26,4 M $ prévu au budget, et cela en bonne partie grâce à la subvention exceptionnelle du MEQ de 17,2 M $. Pour l'année 2000-2001, votre Conseil a adopté un budget de fonctionnement déficitaire de 17,7 M $ avec des revenus de 310,9 M $ et des dépenses de 328,6 M $, basé sur une subvention gouvernementale anticipée de 244 M $. Le déficit accumulé en fin d'exercice s'élèverait à 113,7 M $.
Ajoutons, même si cela concerne davantage l'exercice 2000-2001, que le Conseil d'administration soutient pleinement la direction de l'Université dans sa réclamation d'ajustements structurels et immédiats dans la formule de financement proposée par le ministre de l'Éducation. En effet, la proposition ne tient pas compte des missions ou des situations propres à l'Université Laval. On réclame donc un ajustement structurel de 6,9 M $ pour la Faculté de foresterie et géomatique, unique au Québec, et pour la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, unique dans les universités francophones et la plus importante au Québec. L'Université Laval réclame également 6,9 M $ pour la mission régionale et suprarégionale qu'elle assume, notamment dans la nécessaire diversification économique et le développement technologique de la grande région de Québec.

Adoption de politiques

Au cours de l'année, le CA a adopté diverses politiques : la politique de placement de la Fiducie globale de placements Université Laval - Fondation de l'Université Laval, une mise à jour de la politique de création et d'administration des fonds et chaires de l'Université Laval, une politique sur la santé et la sécurité au travail ainsi qu'une nouvelle politique de communication et un nouveau Règlement concernant la vente, la distribution, la sollicitation et l'affichage à l'Université Laval.

Ententes et accords

Le Conseil d'administration a également approuvé diverses ententes :

· une entente-cadre établissant un partenariat avec Bell Canada, les systèmes Cisco, IBM Canada et Nortel Networks pour le développement de l'infrastructure de télécommunications voix/images/données sur le campus;
· un protocole d'entente avec l'Archevêché de Québec sur la pastorale catholique sur le campus;
· une entente de partenariat avec le journal Le Soleil qui assure l'impression du journal Au fil des événements et consacre chaque semaine deux pages à l'Université Laval.

Le Conseil a aussi renouvelé le contrat d'affiliation avec le Centre de jeunesse de Québec et avec l'Hôpital Laval et il a prolongé de cinq ans le contrat des services de restauration avec la Corporation 9018-1397 Québec inc.

Changements dans les structures

Par rapport aux années précédentes, le Conseil a apporté peu de changements substantiels aux structures; il a toutefois entériné l'abolition du Bureau de la coopération internationale, du Bureau de la recherche subventionnée, du Centre de production multimédia ainsi que du Comité des bourses de l'Université Laval (à la suite de la création d'un comité consultatif au Service des bourses et d'aide financière). Par ailleurs, l'appellation du Bureau de valorisation des applications de la recherche (BVAR) a été modifiée : l'unité s'appelle désormais Bureau de développement de la recherche en partenariat (BDRP), et le mandat de ce dernier a été changé pour tenir compte de la création de la Société de valorisation des applications de la recherche (SOVAR) qui assurera la commercialisation des produits de la recherche élaborés à l'Université Laval et au CHUQ, tandis que le BDRP reste chargé du volet brevets, licences et protection de la propriété intellectuelle.

Gestion des ressources humaines

Un climat de relations de travail constructif s'est établi avec le personnel administratif de soutien et professionnel, climat qui a permis la conclusion de la convention collective avec le SEUL et du protocole d'entente avec l'APAPUL. Des conditions favorables à une gestion dynamique des ressources humaines ont ainsi été créées, et les deux groupes ont conclu une entente sur l'utilisation d'une partie des surplus actuariels de leur régime de retraite. Des changements, des amendements ou des renouvellements ont été approuvés notamment pour les divers régimes de retraite, les contrats d'assurance santé des professionnels et des retraités ainsi que les contrats d'assurance collective destinés à toutes les catégories de personnel de l'Université.

Constructions et rénovations

Au cours de l'année, des investissements immobiliers d'une valeur totale de 29,6 M $ étaient en cours à l'Université Laval. Les principaux travaux concernaient l'aménagement de l'Institut de recherche pour les aliments fonctionnels et nutraceutiques aux pavillons Comtois et des Services et le développement de l'infrastructure des NTIC du campus. Le plan quinquennal d'investissement, rénovation et mise aux normes des bâtiments adopté l'an passé prévoit des investissements additionnels de 26,4 M $ dans les prochaines années.

Par ailleurs, le Conseil a adopté au printemps le budget régulier d'investissement 2000-2001 qui prévoit des dépenses de 10,4 M $ pour des améliorations et des transformations, 7,8 M $ pour du mobilier et de l'équipement et 1,9 M $ pour le développement des systèmes d'information.

Avant de terminer, je voudrais souligner ici l'apport financier de nos partenaires, qui se poursuit de diverses façons malgré la fin de la campagne Défi. La Fondation a vu cette année son actif net augmenter de 18 % et atteindre 59 M $, ce qui lui a permis de consentir à l'Université Laval des subventions totalisant 5,2 M $. Par ailleurs, les campagnes thématiques connaissent un beau succès ; c'est le cas de la campagne " L'urgence d'agir " pour le réaménagement du pavillon Palasis-Prince - qui a dépassé son objectif de 4 millions de dollars - et de la campagne pour la création d'une chaire en actuariat qui a réuni jusqu'ici plus de un million de dollars. Par ailleurs, les clubs de diplômés de l'Association des diplômés prennent de l'ampleur et témoignent de l'attachement de nos anciens à leur alma mater.

Malgré les difficultés financières qui restent préoccupantes, l'Université Laval est en train de relever le défi qu'elle s'était donné de rester une grande université qui sait s'adapter au changement et répondre aux besoins de la société. Le bilan qu'a dressé le recteur des progrès en enseignement et en recherche en est une illustration sans équivoque. Ces réalisations multiples sont dues aux efforts de tous les membres de la communauté universitaire et des partenaires de l'Université Laval, et je me fais ici l'interprète du Conseil d'administration pour les remercier bien chaleureusement.

 
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